Gênes et Rome 1590-1650 : pratiques culturelles et échanges artistiques
Institution:
Paris, EPHEDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
From the sixteenth century, the Ligurian bankers who serve the Roman Catholic Church have distinguished themselves by a spectacular artistic collecting and patronage. They are responsible for a large proportion of the urban tranformation of the Superba. The formation of a Ligurian Parnassus in liaison with Tasso and Marino, the presence of venitian masters in the art local collections, then, during the first decades of the seventeenth century, the genoese sojourns of Rubens and Van Dyck, show an indication of willingness to the most brillant foreign men of letters and artists. In the same way, the early support in Rome, than the main subjects of the Ligurian Republic bring to the Caravaggism and to the school of the Carracci, is simply amazing. However, studies concerning cultural exchange between Rome and Genoa in the sixteenth century are rare. And although the publications about the ligurian patronage increase when they touch upon the seventeenth century, a synthesis of the key issues of the relationship between Liguria and the papal city - that started shortly before the Council of Trent and which intensified since the pontificate of Sixte V until the enthronement of Innocent X - hasn't already been done. A large bibliography and a catalogue of works of art highlight the machinerie which was the basis for the exchanges between Genoa and Rome. Furthermore, the reflexion underlines the role played by Agostino Mascardi in Genoa at the beginning of 1620s, then in Rome, under Urban VIII. This study shows that the mascardian thinking, which aims to establish new forms of expression for history and poetic fable, happened at the crucial moment where neo-Venetianism and antiquarian research combine to define the stilistic languages which fit with a mode of ideal representation that some would recognize as classical. Finally, the analysis of Giovanni Andrea Podestà and Giovanni Benedetto Castiglione works of art - two painters and engravers formed together in Genoa then working in Rome from the 1630s to 1650s - reveals two temperaments adopting a different position in contact with the Roman Barberini scholarly circles
Abstract FR:
Les banquiers liguriens au service de l'Église se sont distingués, dès le XVIe siècle, par un collectionnisme et un mécénat spectaculaire. Ils sont en grande partie à l'origine de la transformation de la Superba. La formation d'un Parnasse ligurien en liaison avec le Tasse et Marino, la présence de maîtres vénitiens dans les collections locales puis, dans les premières décennies du XVIIe siècle, les séjours génois de Rubens et de Van Dyck, témoignent d'une volonté de s'ouvrir aux plus brillants lettrés et artistes étrangers. De même, le soutien précoce, à Rome, que les principaux sujets de la République portèrent au caravagisme et à l'école des Carrache ne laisse de surprendre. Pourtant, les études traitant des échanges culturels entre Rome et Gênes au XVIe siècle sont rares. Et si les publications sur le mécénat ligurien se multiplient, dès lors que l’on aborde le XVIIe siècle, la synthèse des questions que soulèvent les relations entre la Ligurie et la Cité papale, qui débutèrent peu avant le Concile de Trente et qui s'intensifièrent sous le pontificat de Sixte V jusqu'à l'avènement d'Innocent X, n’a pas été effectuée. L'établissement d'une vaste bibliographie et d'un catalogue d'œuvres met en lumière les rouages qui furent à la base des échanges entre Gênes et Rome durant cette période. Par ailleurs, la réflexion menée souligne le rôle tenu par Agostino Mascardi à Gênes, au début des années 1620, puis à Rome, sous Urbain VIII. L'étude montre que la pensée mascardienne, visant à établir de nouvelles formes d'expression pour l'histoire et la fable poétique, s'articule au moment crucial où néo-vénétianisme et recherche antiquaire s'associent afin de définir des langages stylistiques répondant à un mode de représentation idéal que d'aucuns qualifiraient de classique. Enfin, l'analyse de l’œuvre de Giovanni Andrea Podestà et de Giovanni Benedetto Castiglione, peintres-graveurs formés ensemble à Gênes et actifs à Rome de 1630 à 1650, révèle deux tempéraments adoptant une posture différente au contact des milieux savants de la Rome barbérinienne