L'imprimerie et la librairie en Bretagne : 1780-1830
Institution:
Versailles-St Quentin en YvelinesDisciplines:
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A la fin de l'Ancien Régime, l'état de l'imprimerie et de la librairie en Bretagne paraissait bien médiocre, avec pour principales caractéristiques des techniques de fabrication du livre archai͏̈ques, un marché étroit, une production d'ouvrages traditionnels, une communauté fermée sur elle-même. La Révolution bouleversa le commerce de l'imprimé. La liberté de la presse permit la naissance de journaux politiques à Rennes et à Nantes ; tandis que les ouvrages religieux et scolaires cédèrent la place aux brochures politiques, aux almanachs civiques, aux romans et aux pièces de théatre. La liberté du commerce engendra la multiplication des imprimeries et, plus encore, des librairies et des cabinets de lecture. Quelques hommes du livre, anciens ou nouveaux venus dans le métier, firent leur entrée sur la scène politique et oeuvrèrent à la propagation des principes révolutionnaires ; mais dès 1793, certains d'entre eux furent désignés comme "suspects" et emprisonnés. Au sortir de la Révolution, les imprimeries avaient souvent pour trait commun celui de la précarité et seuls subsistèrent les ateliers les plus solides, essentiellement ceux fondés sous l'Ancien Régime. La mise en place d'un numerus clausus sous l'Empire acheva le retour à la situation pré-révolutionnaire. L'instauration du système des brevets d'imprimeur et de libraire, en 1810, mit fin à la concurrence débridée de la décennie révolutionnaire. Sous la Restauration encore, les imprimeries demeuraient des entreprises familiales et traditionnelles, qui limitaient leur activité aux travaux de ville et à la réédition des ouvrages les plus courants. Pourtant dans les années 1820, certains individus se montrèrent plus ambitieux et l'inégalité des situations entre les imprimeurs de Nantes et de Rennes et leurs confrères des autres villes bretonnes se fit plus profonde. Tradition et nouveauté, telle était l'image contrastée qu'offrait le monde du livre en Bretagne en 1830. Si nombre d'officines ne faisaient que végéter, d'autres se tournaient résolument vers la modernité. Les Nantais Mellinet et Mangin, notamment, déployèrent tous leurs efforts pour ébrécher le monopole parisien et réussirent à donner à certaines de leurs publications un rayonnement qui dépassa le cadre de la province ; ils jetérent les fondements d'entreprises solides, capables de relever les défis industriels à venir.