Jean Monnet face à la politique européenne du général de Gaulle de 1958 à 1969
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Monnet's great design for Europe consisted of a unified Europe, a euro-American partnership and a world concert of big three. It was not entirely incompatible with de Gaulle’s European policy. However their divergences are huge. Monnet advocated a sovereignty merging, which was intolerable to de Gaulle. The latter preferred a traditional international cooperation. Besides, toward the USA, two men adopted different attitudes. Monnet accepted the American leadership on the continent before Europe is unified. That was in contradiction with de Gaulle’s policy. As a result, Monnet preconized a European federation while de Gaulle choosed the way to the confederation. But the clash didn't happen until de Gaulle imposed his first veto to the Great Britain’s participation to the common market in 1963. From that moment, Monnet tried his best to fight against de Gaulle’s European policy. His action committee gathers most of the political parties in the six member states of EEC. His personal relations with American leaders permitted him to de facto participate to the decision-making of the European policy of the USA. He played successfully the role of catalyzer. He had an influence upon the men with power but he took, at the same time, a distance from the power. Thought frustrated in the sixties, Monnet’s great design was partially realized in the following decades. In 1991, Germany was unified in the structure of NATO and EC instead of a pan-European system foreseen by de Gaulle. Later and later Monnet became the symbols of European integration movement. But will the integration lead to the creation of a European federation? Nobody knows it. However; in the foreseeable future, the European union will still consist of an integration and a cooperation. It is really regretful that Monnet and de Gaulle could not achieve a certain entente for Europe in the sixties.
Abstract FR:
Le grand dessein européen de Monnet, qui se compose d'une Europe unie, du partnership transatlantique et d'un concert mondial à trois, et la politique européenne du Général ne manquent pas des convergences. Néanmoins ces convergences ne pouvaient pas éliminer leurs divergences profondes. Si Monnet ne voyait aucun inconvénient dans la fusion totale des souverainetés française et d'autres pays européens, cela était intolérable pour de Gaulle, qui n'a accepté qu'une coopération bien que celle-ci puisse être très approfondie. En outre, les attitudes différentes à l'égard des États-Unis ont aggrave leurs divergences. Monnet acceptait l’OTAN et la direction des États-Unis sur le continent avant que l’Europe s'unisse. Cela a totalement contredit la position du Général. Par conséquent, l'un préconisait les « États-Unis d’Europe » et l'autre visait à créer l’ « Europe des états ». Mais Monnet a cherché un compromis jusqu'au premier veto du Général à l'entrée de la Grande-Bretagne. Il a désormais employé ses ressources dans la lutte contre la politique gaullienne. Son comité d'action a rassemblé la majorité des partis politiques des six. Amis de confiance des américains, Monnet participa de facto à l'élaboration de la politique européenne d'outre-Atlantique. Il a réussi à jouer le rôle du catalyseur, qui exerce l'influence sur les gens du pouvoir mais prend en même temps la distance du pouvoir. Monnet semble pourtant ne pas avoir eu la victoire dans sa lutte contre la politique gaullienne pendant les années soixante. Or à long terme, le grand dessein de Monnet est mis en réalité peu à peu. En 1991, l’Allemagne a été unifiée dans les cadre des communautés et de l’OTAN, non pas sur l'échiquier pan-européen voulu par de Gaulle. En outre, Monnet est devenu le symbole unique d'un engagement entier pour la construction européenne. Pourtant, cette construction européenne, pourra-t-elle conduire à la création d'une fédération européenne? Personne ne peut y répondre. Mais il est sûr que, pour une période encore très longue, la construction européenne continuera à se caractériser par une coexistence d'une certaine intégration et d'une certaine coopération. Il est donc regrettable que Monnet et de Gaulle n'aient pu arriver à une entente durable en matière d'affaires européennes pendant les années 1958-1969