Le discours en Égypte ancienne : éloquence et rhétorique à travers les textes de l'Ancien au Nouvel Empire
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis deals with the discourse in ancient Egypt and the various shapes of valorization which matter is the discourse itself as a social activity as well as a literary shape and topic. The question, thus, relates to the way in which the ancient Egyptians have been picturing to themselves the discourse and its applications, its importance, its functions and its aesthetic value. The method adopted is built upon a pragmatic approach in which the texts from the ancient kingdom to the new kingdom that mention the dimension of the discourse (autobiographies, teachings, royal inscriptions, literary or religious texts) are related to their sociological and historical context. It is then possible to draw out, for each period, the place given to eloquence: thus, in the times of united monarchic power, the existence of court eloquence is stated, which is the means of distinction above all. On the contrary, during the first intermediate period, with the local withdrawal of the provinces, an unprecedented spreading out of political eloquence appears in assemblies where the community's future is committed. The literary discourse forms also the subject of a study in so far as it builds a reflection on the part taken by the discourse. During the middle kingdom, productions such as "the eloquent peasant" or "the lamentations of khakheperreseneb" are questioning deeply the lack of social communication or the loss of reference in an official discourse which fairness is fallacious. During the new kingdom, the literature, which had become more autonomous in the sphere of the discourse, appears as an all-powerful rhetoric that trifles with the truth and the false. The study eventually opens on an endeavor to evaluate the Egyptian rhetoric in itself, especially through what links the latter to the magic discourse.
Abstract FR:
Cette thèse porte sur le discours en Égypte ancienne et les différentes formes de valorisation et de codification dont il est l'objet, en tant qu'activité sociale aussi bien qu'en tant que forme et thème littéraires. La problématique posée concerne donc la manière dont les égyptiens anciens se sont représenté le discours et ses pratiques, son importance, ses fonctions et sa valeur esthétique. La méthode suivie est fondée sur une approche pragmatique ou les textes de l'ancien au nouvel empire évoquant la dimension du discours (autobiographies, enseignements, inscriptions royales, textes littéraires ou religieux) sont mis en relation avec leur contexte sociologique et historique. Il est possible alors de dégager pour chaque période la place accordée à l'éloquence : on constate ainsi pour les périodes de pouvoir monarchique unifie l'existence d'une éloquence de cour, qui est l'instrument de distinction par excellence. La première période intermédiaire, période de repli local des provinces, offre au contraire l'image d'un développement sans précèdent d'une éloquence politique au sein d'assemblées où est engagé l'avenir du groupe social. Le discours littéraire fait aussi l'objet d'une étude dans la mesure où il construit une réflexion sur le rôle du discours. Au moyen empire, des œuvres comme l'oasien ou les lamentations de khakheperreseneb posent des interrogations profondes sur l'incommunicabilité sociale ou la perte de référence d'un discours officiel qui n'a de justice que les apparences. Au nouvel empire, la littérature ayant acquis une autonomie plus grande au sein de la sphère du discours, projette l'image d'une rhétorique toute puissante qui se joue du vrai et du faux. L'étude débouche enfin sur une tentative d'appréciation de la rhétorique égyptienne dans sa spécificité et notamment à travers les liens qu'elle entretient avec le discours magique.