thesis

George Desvallières, Georges Rouault, Léon Bloy : vers un art "néo-chrétien" ? (1901-1914)

Defense date:

Dec. 12, 2019

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Institution:

Paris 1

Directors:

Abstract EN:

Arising as direct fruits of keen nightlife observation, the new paintings George Desvallières and Georges Rouault exhibit at the Salon d'Automne from 1903 are gradually pervaded by an implicit Christianity, translating a deep sense of pity felt on prostitutes and showmen. The emergence of this new type of production, which is quickly associated with the figure of suffering Christ, seems to be encouraged by the strong personality of the writer Léon Bloy, met by the two painters in April 1904. By privileging the emotional impact, Desvallières and Rouault set up a new iconography with singular and resolutely expressive plastic that seems to be part of a social approach to denounce the masked monstrosities of the world, and which participates in the questioning of the Sulpician art at the beginning of the century. The term "neo-Christian" is used by Desvallières to describe all "intellectuals, poets, scholar and artists" longing for a renewal of religious art. Since the failure of Joris-Karl Huysmans' attempt at Ligugé in 1901, to which Rouault has joined, it seems that Desvallières has become the main actor of this renewal, both in his painting and writings. In addition to a renewed Christian art, more modern and constructive, he is advocating for the creation of a new school of religious art placed under the protection of Notre-Dame de Paris. Despite the fact this project would not succeed right away, it arouses the interest of Maurice Denis and is undoubtedly at the origin of the creation of Workshops of Sacred Art in 1919.

Abstract FR:

Fruits d’une observation directe de la vie nocturne, les nouvelles peintures que George Desvallières et Georges Rouault exposent au Salon d’automne à partir de 1903 s’imprègnent peu à peu d’un christianisme implicite, en traduisant un profond sentiment de pitié ressenti à l’égard des prostituées et des forains. L’émergence de ce nouveau type de production, à laquelle se trouve rapidement associée la figure du Christ souffrant, semble encouragée par la forte personnalité de l’écrivain Léon Bloy, rencontré par les deux peintres en avril 1904. En privilégiant l’impact émotionnel, Desvallières et Rouault mettent en place une nouvelle iconographie à la plastique singulière et résolument expressive qui parait s’inscrire dans une démarche sociale de dénonciation des monstruosités masquées du monde, et qui participe en ce début de siècle à la remise en cause de l’art « sulpicien ». Le terme de « néo-chrétiens » est employé par Desvallières pour qualifier l’ensemble « des intellectuels, des poètes, des savants et des artistes » qui portent en eux le désir d’un renouvellement de l’art religieux. Depuis l’échec qu’a connu en 1901 la tentative de Joris-Karl Huysmans à Ligugé, à laquelle s’est joint Rouault, il semble que Desvallières soit devenu le principal acteur de ce renouvellement, tant par sa peinture que dans ses écrits. Outre un nouvel art chrétien plus moderne et édificateur, il milite pour la constitution d’une nouvelle école d’art religieux placée sous la protection de Notre-Dame de Paris. Si ce projet n’aboutit pas dans l’immédiat, il suscite l’intérêt de Maurice Denis et est sans conteste à l’origine de la création des Ateliers d’art sacré en 1919.