Église et société dans le diocèse de Pamiers à l'heure de la République anticléricale (1880-1914)
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The consequences of the great crisis that resulted from the confrontation of the church and the republic are particularly grave in the Ariège region. Indeed it bore witness to a surge of political anticlericalism as well as disastrous performance in schools. The latter was caused by the secularization, and later the outlawing, of religious congregations. The factors contributed to a great decline of the influence of the clergy while religious callings were less numerous in the wake of the separation of the state and the church. The times of crisis are also characterized by an increasing disregard for Catholicism. On the era of 1914, a slight majority of women obeyed the precepts of the church whereas the male population utterly disregards them. But the contrast is great between east and west, the latter being more faithful. In order to take these challenges the bishops - his grace bishop Rougerie and then his grace bishop Izart had enough priests whose training they improved. But Rougerie's long episcopate - from 1881 to 1907 - was branded by controversies which blemished the clergy's reputation owing unruly and unevenly zealous clergymen. Although the pastoral was still centered on the mission it did evolve during this period. Under the influence of ultramontane spirituality a less stem brand of religion was offered to the faithful. The penance practice was softened and devotions centered on Christ and moral issues were advocated. They met with widespread success, especially when they were rooted in traditional stuff such as pilgrimage to local sanctuaries dedicated to the Virgin Mary. On the contrary the frequent practice of communion hardly gained ground over this period. Several factors share the responsibility of the religious setback such as the insufficient action of the clergy, the influence of " democratic radicalism " and modernity bursting in the countryside, as well as factors rooted in a more distant past but Catholicism in Ariège was still thriving in 1914. In the context of crisis a first "action catholique" was set up and the religious feeling was strongly displayed during popular devotions or during the missions.
Abstract FR:
Le bilan des grandes crises qui opposèrent l'église à la république est particulièrement sévère en Ariège : montée de l'anticléricalisme politique, « désastre scolaire » engendré par les laïcisations puis par la proscription des congrégations religieuses se traduisent par un large recul de l'influence du clergé tandis que les vocations s'effondrent au lendemain de la séparation. Le temps des crises est marqué aussi par la progression du détachement du catholicisme. A la veille de 1914, une petite majorité de femmes observe les préceptes de l'église tandis que la désaffection masculine est très forte. Mais les contrastes sont grands entre l'est et l'ouest du diocèse, plus fidèle. Pour relever ces défis, les évêques monseigneur Rougerie, puis monseigneur Izard ont disposé d'un nombre suffisant de prêtres dont ils ont amélioré la formation. Mais le long épiscopat de monseigneur Rougerie (1881- 1907) qui ne put établir son autorité sur des ecclésiastiques turbulents et au zèle inégal fut marqué par des polémiques qui ternirent l'image du clergé. Si elle reste centrée sur la mission, la pastorale évolue. Sous l'influence de la spiritualité ultramontaine une religion moins austère est proposée aux fidèles : la pratique de la pénitence est adoucie, les dévotions christocentriques et mariales sont encouragées. Elles rencontrent un large succès, surtout lorsqu'elles sont ancrées dans la tradition, tels les pèlerinages aux sanctuaires locaux de la vierge. Par contre, la pratique de la communion fréquente ne progresse que lentement. Insuffisances dans l'action du clergé, influence du « radicalisme démocratique », irruption de la modernité dans les campagnes ont leur part dans un recul religieux dont il faut aussi rechercher les racines dans un passe plus lointain mais le catholicisme ariègeois reste bien vivant en 1914. Dans le contexte de crises, une première action catholique s'est organisée et le sentiment religieux s'exprime avec force dans les dévotions populaires ou lors des missions.