Le sentiment religieux du "Brücke" : réenchantement du monde et de l'art
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
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Abstract FR:
En Allemagne, au début du vingtième siècle, le sentiment religieux constitue pour les artistes du « Brücke» un moyen de s'opposer à ce qu'ils perçoivent comme un désenchantement du monde. Dans un contexte historique favorable à l'émergence de mouvements de réenchantement dans la société, dans un contexte artistique de naissance des avant- gardes, le groupe développe à Dresde, Berlin, sur les rivages de la Mer du Nord et de la Baltique une utopie. Elle est fondée sur des expériences communautaires hédonistes à travers lesquelles les artistes s'identifient à « Adam », symbole d'une humanité antérieure au péché originel et à la corruption de la civilisation occidentale moderne par la rationalisation. Les artistes souhaitent aussi se faire « chamanes », développant des formes d'expression en correspondance avec celles des peuples extra-européens, dont ils perçoivent l'adéquation au contenu. En tant que « prophètes », dans les temps apocalyptiques de la première guerre mondiale, ils retournent à une iconographie chrétienne traditionnelle, adaptant ses symboles à une nouvelle forme de transcendance, d'inspiration partiellement protestante. Leurs divinisations de l'homme, de la nature et de l'art répondent aux attentes de leurs contemporains. Elles sont également instrumentalisées par certains acteurs des milieux artistiques, politiques et même religieux allemands.