thesis

Le corps endormi : une histoire des représentations du sommeil dans la société française du XVIème au XVIIIème siècle

Defense date:

Jan. 1, 2012

Edit

Institution:

Paris 13

Disciplines:

Authors:

Directors:

Abstract EN:

This study wished to highlight the different images of Sleep and asleep body in France from the 16th to the 18th century. Sleep has many representations that can be sometimes contradictory but often complementary. In 16th-17th centuries, discourses on Sleep began to develop because of “magicreligious” beliefs. For traditionalists, Sleep was a dangerous and soul-enslaving period of time during which the body wasn't conscious of being alive. Because it was strongly associated to intimacy and sexuality, it frightened. Considered as something bad but essential, it could be a bridge between God and men, however it was above all seen as a link between the devil and his fiends. From the 17th century, it became more rational. After being a mere matter of concern related to health, it became a real scientific research subject in the 18th century. During the age of Enlightment it gained an important place within the medical sphere, being associated to physiology, pathology or nosology and it began to take a part into psychology, a newly created field. The scientific representation of the Body characterizes the Sleep as a regeneration time, the warrant of human balance, especially between life and death. Sleep now becomes more of a “vital principle” but also a function, building and repairing the “machine”.

Abstract FR:

Cette étude propose de restituer les différentes représentations du sommeil dans la pensée française du XVIème au XVIIIème siècle, à travers son rapport au corps. Le sommeil est un champ d'étude complexe qui touche différents domaines : religion, vie quotidienne, sciences. . . , autant de représentations différentes, parfois contradictoires, mais souvent complémentaires. Durant les XVIème-XVIIème siècles, c'est un discours imprégné d'une pensée magico-religieuse qui se développe sur le sommeil. La représentation traditionnelle du sommeil en fait un moment de danger et d'avilissement de l'âme, durant lequel le corps n'a plus conscience de lui-même. Celui-ci fait peur, par son lien étroit avec la sexualité. Vécu comme un mal nécessaire, le sommeil sert parfois d'intermédiaire entre Dieu et les hommes, mais le plus souvent il relie au diable et à ses suppôts. Le sommeil est le créateur de l'humanité, mais il a engendré le corps pécheur. À partir du XVIIème siècle, l'abord du sommeil se rationalise; de simple préoccupation hygiénique il devient objet d'étude scientifique au XVIIIème siècle. Le sommeil occupe une place importante au sein du savoir médical au siècle des Lumières, à la fois dans la physiologie, la pathologie et la nosologie; il commence à intéresser la psychologie naissante. La représentation savante du corps fait du sommeil le temps de la restauration, régissant la mécanique corporelle. Le sommeil est le garant de l'équilibre instable du corps humain, c'est un principe intermédiaire entre la santé et la maladie, et surtout entre la vie et la mort. Le sommeil est moins considéré comme une fonction du corps que comme un principe vital, à la fois créateur et réparateur du corps, mais il constitue aussi la preuve que le corps est une « machine ».