Grottes, couloirs et adyta : l'espace souterrain dans les sanctuaires du monde grec antique
Institution:
Bordeaux 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Subterranean spaces were often documented through infernal cults leading to an amalgam with chtonian places. If not necessarily wrong, this interpretaion is simplistic and does take into consideration neither the multiplicity of forms these spaces endorse, nor the variety of attached worships. Thus, among these places, three main sets can be distinguished corresponding to three spatial and symbolic approaches. Firstly caves dedicated to nature deities. In this case, the symbolic and spatial dimension of the natural cavity corresponds to an underground space with horizontal progress. Therein, sinking does not mean going down, but just moving inside the shelter. The cult is not chtonian, but Uranian. Secondly underpasses or Aulon in the form of a natural or artificial structures, within a broader temenos. They are related to a ritual use of space in which the movement is associated with the katabasis concept. These structures act as places of communication with the underworld and processing. They include an obvious chhonian dimension. Thirdly, the underground space can be associated with oracular practice. Thus fitted, the Adyta are understood as a linking place, where contact with the divine power is limited in time. Therefore considering one single underground space is less meaningful than distinguishing various underground spaces where spatial dynamics and subsequently religious symbolism are very different.
Abstract FR:
L’espace souterrain fut souvent documenté à partir des cultes infernaux faisant de ce dernier un synonyme d’espace chthonien. Cette approche, si elle n’est pas nécessairement fausse, est réductrice et ne tient pas compte de la multiplicité des formes que peuvent recouvrir ces espaces, ni de la diversité des cultes qui s’y rattachent. Ainsi, parmi ces espaces, trois grands ensembles peuvent être distingués correspondant à trois approches spatiales et symboliques des lieux. La grotte-sanctuaire ou l’antron, tout d’abord, dédiée aux divinités de la nature. La dimension symbolique et spatiale de la cavité naturelle est alors celle d’un espace souterrain à progression horizontale, dans lequel s’enfoncer ne veut pas dire descendre, mais simplement se déplacer, à l’intérieur de l’abri. Le culte n’est pas chthonien, mais ouranien. Viennent ensuite les espaces souterrains de passage ou aulônes, se présentant sous la forme d’une structure naturelle ou artificielle, à l’intérieur d’un téménos plus vaste. Ils relèvent d’une utilisation rituelle de l’espace à l’intérieur duquel le déplacement est associé la notion de catabase. Ces structures agissent comme des espaces de communication avec le monde souterrain et de transformation, pour lesquelles la dimension chthonienne est évidente. Enfin, l’espace souterrain peut être associé à la pratique oraculaire. Les adyta ainsi aménagés s’interprètent comme des lieux de mise en relation, où le contact avec le pouvoir divin est limité dans le temps. Il convient alors de parler non pas de l’espace souterrain, mais des espaces souterrains dont la dynamique spatiale et, partant, la symbolique religieuse sont très différentes.