Le refus de la peinture de chevalet dans l'art contemporain
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The purpose of this thesis is to contribute to a non formalist history of modern art, by stressing an ideological question thus far not much studied - that is, the refusal of the easel painting. Born during the Renaissance period, the easel painting (the main medium for the creation of painting for over hundreds of years), had begun to lose its monopolistic position since the 19th century. This typical individualistic form of art had been rejected in order to permit a revival among all the « collective » forms of art: Mural art first, followed by the decorative art. Then in the 20'h century, « Avant-Garde » artists declared the death of the easel painting which they "killed from inside-out». The following study attempts to find the reasons why contemporary artists desired to break the link with this form of art; to examine the solutions that had been taken to achieve their goal; and to analyze the consequences of this refusal (or refusals ). Following a chronological sequence, this thesis attempts to reveal issues specific to certain periods. Part I deals with the origin of the refusal from the middle of the 1e century, when fundamental refusal concepts began to appear - the concepts of « public », opposed to « private » art; of « the Unity of arts »; of the rehabilitation of « Lesser arts »; and of the creation of a « decorative aesthetic » in painting. Part II deals with the beginning of the 20th century, when the refusai was handled by avant-garde movements from the abstraction to Bauhaus, through the constructivism and the « De Stijl » group. Part III focuses on the period between 1920 and 1950 - a period in which all ideas and efforts since the 19`h century had converged due to favorable circumstances. The main emphasis of this Part deals with the issue of mural art - an art that had haunted the artists throughout this period. Then the discussion centers on the refusal during the 1950's - a period also considered to be the end of the refusal.
Abstract FR:
Cette thèse a pour objet de contribuer à une histoire de l'art contemporain non-formaliste, par la mise en évidence d'une idéologie peu étudiée jusqu'ici : le refus de la peinture de chevalet. Née à la Renaissance, cette dernière jouit d'abord d'un quasi-monopole, puis fut détrônée progressivement au cours de XIXe siècle. On se détourna de cet art individualiste par excellence pour favoriser le renouvellement des arts « collectifs »: l'art mural d'abord et les arts décoratifs ensuite. Au XXe siècle, les artistes d'avant-garde déclarent la mort du tableau en l'achevant de l'intérieur et de l'extérieur. L'étude cherche à comprendre les raisons pour lesquelles les artistes contemporains voulaient rompre avec cet art, les solutions qu'ils ont proposées pour atteindre leur objectif et les conséquences que ce refus (ou ces refus) ont pu entraîner. En respectant l'ordre chronologique, on essaie de dégager certaines problématiques caractéristiques des périodes concernées : la première partie porte sur l'origine du refus à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle : l'opposition entre « public » et « privé », la promotion de « l'unité des arts », la réhabilitation des art dits « mineurs », puis la formation de l'esthétique décorative en peinture. La deuxième partie porte sur le rejet du tableau de chevalet au début du XXe siècle dans les courants d'avant-garde de l'abstraction au Bauhaus, en passant par le constructivisme et le mouvement De Stijl. Enfin, dans la troisième partie consacrée à la période des années 1920-50, (l'époque où l'ensemble des idées et des efforts depuis le XIXe siècle convergent, favorisés en outre par les circonstances politiques, économiques et sociales), on souligne d'abord le problème de l'art mural qui hante les artistes tout au long de cette période. Puis dans le dernier chapitre, on aborde les années 50, une période de bilan au cours de laquelle prend fin la polémique autour du tableau de chevalet.