thesis

La propreté des espaces publics dans la seconde moitié du XXème siècle : définitions, enjeux et mise en oeuvre : le cas parisien

Defense date:

Nov. 7, 2014

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Institution:

Paris 1

Disciplines:

Authors:

Directors:

Abstract EN:

Why are public spaces – streets, hospitals, offices, etc. – cleaned ? Understanding the stakes of cleanliness implies studying the way involved parties view it, both in their intentions and their implementation. During the thirty years following the Second World War, rising standards of living reduced the sanitary stakes of cleanliness, while growing aspirations forwell-being shaped the uses of space. Technological innovation fueled the growth of a new sector, industrial cleaning, as did the 1970s slump, which made more and more firms externalize their cleaning work to drop costs. The following decade saw an overhaul in the cleaning services of public institutions such as the Ville de Paris and the parisian authority for transportation (RATP). They made cleaning more ostentatious as dirtyness came to represent a lack of control over space. They increasingly involved the public in the effort towards cleanliness and in the definition of requirements, to fulfill quality expectations without unnecessary spending. Industrial cleaning also cared about quality in the face of tough competition and demanding customers. This resulted in performance contracting and new evaluation tools, reflected in regulation in the1990s.Many attempts have been made to better the condition of a disproportionately female, foreign-born – especially in the Paris region – and unskilled workers, in precarious employment. In the 1980s they were successful for public sector garbage collectors in Paris,but have been challenged since then. Obstacles to the professionalization of cleaning workers include the economic situation of their industry and the enduring perception that they aredoing a “dirty job”.

Abstract FR:

Pourquoi nettoie-t-on les rues, gares, hôpitaux, bureaux, etc. ? La façon dont les acteurs conçoivent la propreté permet d'en étudier les enjeux. Avec la hausse des niveaux de vie durant les Trente Glorieuses, les enjeux sanitaires cèdent le pas à une aspiration au confort qui s'étend aux espaces publics. L'apparition de nouveaux outils stimule l'essor du nettoyage industriel, accéléré par la Crise des années 1970 qui incite nombre d'établissements à sous-traiter leur nettoyage pour en baisser le coût. La Ville de Paris et la RATP lancent dans la décennie suivante de vastes réformes qui reposent sur le «spectacle du propre» et visent notamment les salissures perceptibles, signes d'un espace mal maîtrisé. Elles demandent aussi aux usagers de s'impliquer davantage dans l'effort de propreté et la définition des attentes, pour nettoyer au plus juste en terme de dépenses et de qualité. Cette dernière notion devient centrale dans le nettoyage industriel, car elle permet de résister à la forte concurrence et de répondre aux exigences croissantes de certains clients. Outre l'adoption de contrats à obligation de résultats, des méthodes de contrôle sont mises au point, reprises par la réglementation dans les années 1990. Nombreuses et variées sont les tentatives pour améliorer le sort d'un personnel souvent peu qualifié et précaire, comptant une forte proportion de femmes et d'étrangers, surtout en Île de France. Si les éboueurs parisiens ont connu une amélioration de leur situation dans les années 1980, fragilisée depuis, la professionnalisation des agents de nettoyage industriel se heurte aux logiques économiques du secteur comme à la nature irréductible de l'activité,nettoyer le sale.