La Franche-Comté "espagnole", 16e-17e siècles : à travers les archives de Simanca
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Thanks to the archives kept in Simancas (Spain) about "Spanish" Franche-Comté in the 16th and 17th centuries, some conclusions can be drawn concerning the political, economical, diplomatic and military relations spain maintained with one of its extrapeninsular territories. Each Spanish king considered differently burgundy. This county, which was more and more threatened on its west border, took its political and psychological independence from spain to attach more its future to the east, to switzerland and the holy roman empire. As a consequence, in the 16th and 17th centuries, madrid felt poorly rewarded to have given favours to the natives of Franche-Comté and first of all to noblemen who considered the spanish king only as guarantee of their fortune and served him as far as they were paid back. In these two centuries and even in the declining period suffered by spain since the beginning of the 17th century, the parliament had never been abandoned by madrid. Indeed the spanish government put men devoted to the monarchy at key positions in the court of dole. Besides burgundy was not of great interest for spain as most benefits from franche-comte were used to give the natives allowances; when there were some benefits left, they were applied to the keeping of fortresses or local garrisons. In other words, money taken from franche-comte was nearly totally given back to it. Spanish kings only cared for salt mines, they took advantage on them but did not always use profits advisedly. At that time in spain took place a controversy on the usefulness or not to keep netherlands and in particular the former burgundian regions in the Spanish empire. Such a controversy revealed a certain weariness or even a strong discouragement to fight for territories that were not at all grateful and always asked for more freedom.
Abstract FR:
Grâce aux archives conservées à Simancas sur la Franche-Comté "espagnole" des 16e et 17e siècles, il est possible de dégager un certain nombre de conclusions concernant les relations politiques, économiques, diplomatiques, militaires que l’Espagne entretient à cette époque avec l'un de ses territoires extra-péninsulaires. Les rois d’Espagne portent en effet des appréciations différentes sur la comte de Bourgogne qui, de plus en plus menacée à l'ouest, s'éloigne politiquement et psychologiquement de l’Espagne et oriente plutôt son avenir vers l'est, vers la Suisse et l'empire. Dès lors, aux 16e et 17e siècles, Madrid ressent de plus en plus l'impression d'être mal récompensée des faveurs qu'elle accorde aux comtois et tout d'abord aux nobles qui considèrent le roi comme une garantie, une assurance de leur fortune et le servent tant qu'ils sont généreusement payés en retour. Quant au parlement, pendant ces deux siècles, et même dans la période de décadence accélérée dans laquelle se trouve engagée l’Espagne depuis le début du 17e siècle, il n'est jamais négligé par Madrid, qui pratique une vraie politique consistant à placer des hommes dévoués à la monarchie aux postes clés de la cour doloise. Par ailleurs, pour Madrid, la comte de Bourgogne ne présente financièrement pas un grand intérêt car l'essentiel des revenus provenant de la Franche-Comté servent à rétribuer des comtois en pensions ou en bénéfices, le surplus - quand il existe - allant à l'entretien des places fortes ou des garnisons régionales. Autrement dit, l'argent tire de la Franche-Comté est presque en totalité réinjecté dans l'économie de la province. Seules les salines importent aux yeux des rois d'Espagne-comtes de Bourgogne, qui en profitent tout de même, mais sans savoir toujours utiliser les bénéfices à bon escient. Nait également en Espagne à cette époque un débat sur l'utilité ou non de conserver les Pays-Bas et plus généralement les anciens pays bourguignons, débat qui témoigne d'une certaine lassitude ou d'un fort découragement à se battre pour des territoires qui n'en sont nullement reconnaissants et demandent toujours plus de liberté.