Lectures et pratiques de l'espace : l'itinéraire de Coquebert de Montbret (1775-1831), savant et grand commis d'Etat
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Abstract EN:
Consul in Hamburg then in Dublin, Coquebert de Montbret came back to Paris in 1792, at this time he contributed to the works conducted by l'Agence des Poids et Mesures and was appointed editor of le Journal des Mines before he went back to his displomatic duties in 1800 when he was nominated commissioner of business dealings of the French Republic first in Amsterdam and then in London. He came back to France in 1806 to run the statistics department of the Ministère de l'Interieur. In 1810 he was appointed director of customs in Amsterdam and stopped all professional activity in 1814. He then focused on several works of different scholarly organisations such as Société Philomatique, Société Royale des Antiquaires de France, Société de Géographie and particularly Académie des Sciences where he was nominated in 1816. Analysing documents enabled us to highlight his care for intelligibility in space -always expressed in his whole carrer. Indeed, his departmental descriptions for le Journal des Mines systematically preceded by a geographic description reveal the will - indeed too analogical or systematic - to discern a unity. The thematic maps that he extracted from his work at the statistics department enabled him to precise his research and he tried to propose other limits than departments such as natural regions that then led to several journeys to france. The itinerary of this statesman highlights and materializes the switch from territory considered as the framework for research to space considered as the purpose of the research itself. His geography is not an epistemologic construction but keeps a practical aspect part of episteme, it is on the one hand an application in the field based on observance and on the other hand a building work, a limits definition work, in other words it is setting up a framework for observance.
Abstract FR:
Consul à Hambourg puis à Dublin, Coquebert de Montbret revint à Paris en 1792, il participa à cette période aux travaux de l'agence des poids et mesures, et fut nommé rédacteur du Journal des Mines, avant de reprendre ses fonctions diplomatiques à partir de 1800 ; il fut alors nommé Commissaire général des relations commerciales de la République Française à Amsterdam, puis à Londres. En 1806, il revint en France pour diriger le Bureau de la statistique du Ministere de l'Interieur. En 1810, il fut nommé Directeur des douanes à Amsterdam, puis il cessa toute activité professionnelle en 1814. Il se consacra ensuite aux travaux de nombreuses sociétés savantes, notamment ceux de la Société Philomathique, de la Société Royale des Antiquaires de France, de la Société de Géographie et surtout de l'Académie des Sciences où il fut élu en 1816. L'examen des sources nous a permis de souligner un souci constamment manifesté au cours de sa carrière d'intelligibilité de l'espace. En effet, ses descriptions départementales rédigées pour le Journal des Mines et systématiquement précédées d'une description géographique manifestent la volonté -certes trop analogique, ou trop systématique- de cerner une unité ; avec les cartes thématiques qu'il tira des enquêtes menées au Bureau de la statistique, sa démarche s'affine et il cherche à proposer d'autres limites que celles des départements, l'idée de région naturelle émerge alors et fait ensuite l'objet de plusieurs voyages en France. Le parcours de ce grand commis d'Etat illustre et matérialise le passage du territoire envisagé comme cadre de l'enquête, à l'espace conçu comme objet même de l'enquête. Sa "géographie" n'est pas une construction épistémologique, mais elle garde un aspect pratique, constitutif de l'épistème, elle est d'une part, une pratique du terrain centrée sur l'observation, et d'autre part, un travail de construction, de définition des limites, c'est-à-dire de fixation d'un cadre d'observation.