thesis

Histoire de l'immigration et des étrangers dans les Ardennes des années de reconstruction aux années de crise (1919-1939)

Defense date:

Jan. 1, 1996

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Institution:

Reims

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

At the time of reconstruction, many foreigners came to a department in the north east border zone of France, which had suffered materially and humanly from world war i. The population was used to mixing with belgians, yet they had difficulties in bearing that foreign presence, which reminded them of the torments they had been subjected to during the occupation. However in the 1920s, a significant migratory flow took place, as it corresponded to the needs of an agriculture which was short of manpower, as well as an industry in full expansion. When the crisis happened, the deputies from the Ardennes, urged by popular pressure, campaigned to pass a law which was to limit the number of foreign workers. The flow dropped from 1931 to 1936. Yet, it didn't stop. The farmers in the south of the Ardennes, and the manufacturers of the Meuse valley, kept hiring an exogenous manpower. Thus, a part of the foreigners who had lived in the Ardennes for several years settled there, while others were still arriving. In 1939, three national groups were represented : the belgians, the italians, and the poles. The analysis of the forms and limits of the drop which took place in the 1930s shows that being in a border zone generates original situations. The international crises revealed how ambiguous the attitudes toward foreigners could be. Whatever their degree of integration might be, they were often regarded as "undesirable" guests by the endangered nation. But in spite of some distrust and national pride, they managed to fit in. It is a fact that presence of foreigners is indispensable from economic and demographic points of view.

Abstract FR:

Dans un département frontalier du nord-est de la France, matériellement et humainement meurtri par la grande guerre, de nombreux étrangers sont venus pour reconstruire. La population, pourtant habituée depuis longtemps a côtoyer des belges, supporte difficilement cette présence qui rappelle trop les affres de l'occupation. Cependant, durant les années vingt, le flux migratoire est intense pour répondre aux besoins d'une agriculture qui manque de bras et d'une industrie en plein essor. Quand la crise survient, les députes ardennais, du fait d'une forte pression populaire, militent pour qu'une loi de limitation du nombre des ouvriers étrangers soit votée. Une forte décrue commence dès 1931 et se poursuit jusqu'en 1936. Cependant les flux ne se sont pas taris. Agriculteurs du sud des Ardennes et industriels de la vallée de la Meuse continuent à employer une main-d’œuvre exogène. Ainsi, une partie des étrangers présents depuis plusieurs années s'enracinent sur le sol ardennais tandis que d'autres continuent à arriver. En 1939, trois familles nationales sont à part presque égale, les belges, les italiens et les polonais. L'analyse des formes et des limites de la décrue des années trente prouve que la situation frontalière génère des situations originales. Les crises internationales révèlent l'ambiguïté des comportements à l'égard d'étrangers, qui, quel que soit leur degré d'intégration, sont considères souvent comme des hôtes "indésirables" pour une nation en danger. Malgré une certaine méfiance alliée à la fierté nationale, leur intégration se fait. Il reste que la présence des étrangers est économiquement et démographiquement indispensable.