thesis

Les galeries de "femmes fortes" dans les arts en Europe au XVIe et au XVIIe siécles : une étude iconographique comparative

Defense date:

Jan. 1, 2003

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Institution:

Bordeaux 3

Abstract EN:

Originating from the Nine Worthies theme, from them they sometimes adopt the distribution, the Strong Women series blossom as early as the 15th century in Italy, then spread to France and the rest of Europe in 16th and 17th century. These series or galleries, constituted by heroines embodying precise virtues, are inspired by feminine qualities as praised by Salomon in "La femme de Caractère", extracted from his book "Proverbes". They are created only after the "hommes illustres" series, as counterparts, and later acquire their own autonomy. These cycles cover diverse functions depending on the country, the time period : in Italy, the first series serve the function of memory, they are commemorative, then they become edifying, through the cassoni who educate young wives ; in France, they allow to legitimate a regent accession to the throne and to support her power, process who was copied by the Dutch, the Florentine and Viennese court. Spain focuses on women from the Bible and fills its churches of cycles sculpted or painted on mirrors, destined to edifying the faithful ; the Belgium series educate the monks ; the Dutch engraved cycles praise women at home, whereas England seems to be apart. Queens, women from the Bible and amazons appear recurrently in series, to the detriment of vestals and saints. The most irreproachable heroines are disgracied, the most barbaric acts are justified.

Abstract FR:

Héritées du thème des Neuf Preuses, les séries de femmes fortes connaissent un essor important en Italie, puis en France, et se diffusent en Europe au XVIe et au XVIIe siècles. Ces séries ou galeries sont constituées d'héroi͏̈nes, incarnant des vertus précises, qui s'inspirent des qualités féminines, louées par Salomon, dans La femme de caractère, tirée de ses Proverbes. Ces cycles ne s'élaborent qu'après les séries d'hommes illustres, comme pendants, puis acquièrent une autonomie propre. Ils recouvrent diverses fonctions, selon les pays, les époques : en Italie, les premières séries ont une fonction mémoriale, commémorative, puis édifiante, par le biais des cassoni, qui éduquent la jeune épouse ; en France, elles permettent de légitimer l'accession au trône d'une régente et de conforter son pouvoir, procédé réutilisé par les cours hollandaise, florentine et viennoise. L'Espagne privilégie les femmes de la Bible et inonde ses églises de cycles sculptés ou peints sur miroir, destinés à édifier le fidèle ; les séries belges éduquent les moniales, les séries gravées hollandaises encensent la femme au foyer, alors que l'Angleterre semble se démarquer. Reines, femmes de la Bible et amazones apparaissent de manière récurrente dans les séries, au détriment des vestales, des saintes. On jette l'opprobre sur les héroi͏̈nes les plus irréprochables, on justifie les actes des plus barbares ; certaines ne sont pas exemptes d'un certain érotisme, d'une sensualité avérée, faussant ainsi l'image de l'héroi͏̈ne et déformant ses exploits.