Le gouvernement de la grâce : la politique bénéficiale des Papes au XIIIe siècle dans la moitié Nord du royaume de France
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
PAPAL PROVISIONS OF ECCLESIASTICAL BENEFICES GIVE A NOTEWORTHY EXAMPLE OF THE CENTRALIZATION OF POWER IN THE IMPORTANT AREA OF THE NORTHERN PART OF THE FRENCH KINGDOM (32 DIOCESES SELECTED). THE XIIITH CENTURY WAS THE MAJOR TIME WHEN THE PAPACY PROGRESSIVELY SUCCEEDED IN IMPOSING TO THE CLERICAL AND NOBLE SOCIETY OF A FREE KINGDOM A RIGHT WHICH APPEARED IN THE XIITH CENTURY AND WHICH REACHED ITS PEAK WITH THE POPES OF AVIGNON. IN ORDER TO TREAT THE NUMEROUS REQUESTS OF BENEFICES COMING FROM THE WHOLE CHRISTIANITY, POPES AND THEIR CHANCERY HAD TO SET UP NEW ADMINISTRATIVE TECHNICS TO TRANSFORM THE PETITIONS IN GRANTS AND TO MAKE THEM EXECUTED AWAY. THE CREATION OF A NEW CANONICAL RIGHT STRENGTHENED THE POSSIBILITIES OF INTERVENTION AND REGULATED THE SYSTEM TO THE DETRIMENT OF THE ORDINARY PROVISORS. ROME COULD INTERFERE IN THE COMPOSITION OF THE PERSONAL OF THE DIOCESAN INSTITUTIONS, BUT SHE DID NOT TRY TO CONTROL THEM BY THIS MEAN. THE GEOGRAPHY OF THE APOSTOLICAL POWER SHOWS BIG CONTRASTS, AND THE RIGHTS OF THE LAITY WERE SAVED. THE PROSOPOGRAPHY OF A THOUSAND OF MINOR CLERKS SHOWS THE NUMEROUS KINDS OF PEOPLE PROTECTED BY POPES : THE MEMBERS OF THE ROMAN CURIA WHICH WAS MODERNISED, THE FAVOURITES OF THE CURIALISTS WHO DIVERTED A PART OF THE PAPAL POLITICS TO strengthEN THEIR OWN NEPOTISM, THE FAVOURITES OF FRENCH PRELATES, NOBLES AND KINGS WHO TRIED TO ADAPT THEMSELVES TO THE APOSTOLICAL CENTRALIZATION, THE "POOR CLERKS" AND STUDENTS WHO SEARCHED IN ROME A PROTECTION THAT THEY DID NOT FIND IN THEIR DIOCESES. THESE POLITICS BEGAN TO PROVOKE ABUSES IN THE LIFE OF THE FRENCH CHURCH, BUT THEY DID NOT MEET STRONG OPPOSITIONS, BECAUSE THE APOSTOLICAL INTERVENTIONS IN EPISCOPAL APPOINTMENTS WERE NOT NUMEROUS BEFORE THE END OF THE CENTURY.
Abstract FR:
Les nominations aux bénéfices ecclésiastiques par les papes offrent un cas remarquable de la centralisation du pouvoir, dans le cadre exemplaire de la moitié nord du royaume de France (32 diocèses sélectionnés). Le XIIIe siècle constitue le moment capital où la papauté réussit progressivement à imposer à la société cléricale et nobiliaire d'un royaume indépendant une prérogative apparue au XIIe siècle et qui connut son apogée sous les papes d’Avignon. Pour faire face aux multiples demandes de bénéfices émanant de toutes les régions de la chrétienté, les papes et leur chancellerie durent organiser de nouvelles techniques administratives pour transformer les suppliques en grâces octroyées et pour faire exécuter à distance leurs mandats. L'élaboration d'un droit canonique nouveau garantissait les possibilités d'interventions et régulait le système au détriment des collateurs ordinaires. Rome put s'ingérer dans la composition du personnel des institutions diocésaines, sans pour autant chercher à les contrôler par ce biais. La géographie du pouvoir apostolique montre de grands contrastes et les droits des laïcs furent respectés. Une prosopographie d'un millier de clercs mineurs dégage les multiples catégories promues par le pape : les membres d'une curie en cours de modernisation, les protégés des curialistes qui détournaient en partie la politique papale au profit de leur népotisme, les protégés des prélats, des nobles et des souverains français, qui s'adaptaient à la centralisation apostolique, les "pauvres clercs" et les étudiants, qui cherchaient à Rome le soutien qu'ils n'obtenaient pas dans leur diocèse. Cette politique commença à provoquer des dysfonctionnements dans l'église de France, mais elle ne rencontra pas d'opposition sérieuse, d'autant que les interventions apostoliques dans les nominations épiscopales ne prirent guère d'ampleur avant la fin du siècle.