Invention picturale et pensée théologique dans l'oeuvre de Jean Bellegambe : autour des retables conservés dans le Nord de la France
Institution:
Lille 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The preserved work of Jean Bellegambe (Douai, 1470/80-1535/36) is made of twenty altarpieces or so and devotional paintings a great part of which come from abbeys of Douai or Arras areas. Receptive to the 15th century traditions and to the new models created in the Low Countries or spread through the ingravings of the early 16th century, Bellegambe devises a pictural language unknown so far in the North of France. Putting the works back in their aesthetic context, we try to see what makes his style so original and, through the study of some paintings, we show how his pictural creativity emerges above all through the translation of the theological and spiritual matters contained in the subjects offered to him. The Polyptyque d'Anchin appears as a spiritual pilgrimage, a double celebration and a representation of the City of God whose advents depends on monastic vocation. The ethic, liturgical and theological stakes of the altarpiece are underlined by a unequalled structure which weaves together the visible and the readable. In his paintings devoted to the Immaculate Conception, the artist revives iconographical types that appeared at the very end of the 15th century, transforming the Tota Pulchra into an allegorical landscape or conceiving a brilliant defence and illustration of the doctrine in the wings of the Potier Altarpiece. This creativity is also palpable in three christological altarpieces : le Bain Mystique, l'Adoration de l'Enfant, et les Apprêts de la Crucifixion. The synthetic compositions which their interaction between text and image, figures and setting, subordinate the "figurative exegesis" to devotional or liturgical practices
Abstract FR:
L'œuvre conservé de Jean Bellegambe (Douai, 1470/80-1535/36) consiste en une vingtaine de retables et de tableaux dévotionnels dont une part significative provient des abbayes de la région de Douai et d'Arras. Réceptif aux traditions du XVe siècle et aux modèles produits aux pays-Bas ou diffusés par la gravure au début du XVIe siècle, Bellegambe élabore un langage pictural sans précédent dans le Nord de la France. En replaçant l'œuvre dans son contexte esthétique, nous cherchons à cerner ce qui fait l'originalité de son style et à montrer, à travers l'étude de quelques tableaux, comment son inventivité picturale s'exprime avant tout dans la traduction des contenus théologiques et spirituels des programmes qui lui sont proposés. Le Polyptyque d'Anchin se présente comme un itinéraire spirituel, une double célébration liturgique et une figuration de la Cité de Dieu dont l'avènement est subordonné à la vocation monastique. Les enjeux éthiques, liturgiques et théologiques du retable sont servis par une composition inédite, qui tisse savamment le visible au lisible. Dans ses tableaux consacrés à l'Immaculée Conception, l'artiste renouvelle des types iconographiques apparus à l'extrême fin du XVe siècle, transformant la Tota Pulchra en paysage allégorique ou composant une brillante défense et illustration de la doctrine dans les volets du retable Potier. Cette inventivité s'observe aussi dans trois triptyques christologiques : le Bain Mystique, l'Adoration de l'Enfant, les Apprêts de la Crucifixion. Leurs compositions synthétiques qui articulent textes et image, figures et décor, subordonnent l'"exégèse figurative" à des fins dévotionnelles ou liturgiques