thesis

"Ut pictura pastoralia" : la naissance du paysage : les scènes champêtres dans la peinture et le dessin à Venise pendant la première moitié du XVIe siècle

Defense date:

Jan. 1, 2010

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Institution:

Paris, EPHE

Directors:

Abstract EN:

The distinction of the genre of landscape in the Venetian artistic world of the first four decades of the 16th century is linked to several artistic and circumstantial factors. This distinction was made in several chronological stages. At first, the various albums of pastoral poetry published between the end of the 15th century and the middle of the 16th have contributed to the awakening of a new sensitivity to idealised nature. Bucolic prose, which is essentially based on topoï, was assimilated very early on by Venetian painters: the concept of the Locus amoenus thus became materialized through pastoral concerts scenes, sacra conversazione, or mythological poesie. These topoï offered variety consisting of motifs that painters could enumerate first in a few identifiable idioms (Arcadian shepherd, sleeping nymph, satyr). But because it incarnates an “elsewhere”, complementary to their lifestyle, this new Arcadia then merged, through motifs borrowed from the painters’ reality (“casoni”, windmills, farms), with the landscape that they themselves had defined. Added to this phenomenon, our study broaches the reception of these numerous pastoral scenes, those with and without a narrative, among Venetian collectors and connoisseurs. It is in Venice that specific terminology was developed and that the word “paese” (landscape) appeared for the first time (around 1521) to name several works conserved in private collections

Abstract FR:

La distinction du genre du paysage dans le panorama artistique vénitien des quatre premières décennies du XVIe siècle est liée à plusieurs facteurs conjoncturels et artistiques. Cette distinction s'est faite en plusieurs étapes chronologiques. Dans un premier temps, les nombreux recueils de poésies pastorales publiés entre la fin du XV et la moitié du XVIe siècle ont contribué à l'éveil d'une sensibilité nouvelle à l'égard d'une nature idéalisée. La prose bucolique, qui repose essentiellement sur des topoï, a été très tôt assimilée par les peintres vénitiens : le concept du locus amoenus s'est ainsi matérialisé à travers des scènes de concerts champêtres, de conversations saintes ou de poesie mythologiques. Ces topoï offraient une variété contenue de motifs que les peintres purent décliner d'abord en quelques idiomes repérables (berger arcadien, nymphe endormie, satyre). Mais, parce qu'elle incarnait un 'ailleurs', complémentaire de leur cadre de vie, cette nouvelle Arcadie fusionna ensuite, par le biais de quelques motifs empruntés à la réalité des peintres (les 'casoni', les moulins, les fermes), avec le paysage qu'ils avaient eux mêmes défini. Outre ce phénomène, notre étude aborde la réception de ces nombreuses scènes champêtres, historiées ou non, chez les connaisseurs et les collectionneurs vénitiens. C'est à Venise qu'une terminologie spécifique se met en place et que le mot de 'paese' (paysage) apparaît pour la première fois (en 1521 environ) pour désigner plusieurs oeuvres conservées dans les collections privées