Réception de la peinture romantique allemande en France au XIXème siècle
Institution:
Université Marc Bloch (Strasbourg) (1971-2008)Disciplines:
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Abstract FR:
Après la chute du Saint Empire romain germanique en 1806, Denon fait participer des artistes allemands à la légende napoléonienne. Sous la Restauration, à Rome, Stendhal défend déjà l'authenticité de l'esthétique nazaréenne. Son compatriote David d'Angers demeure l'un des rares à établir des relations durables avec des artistes d'outre-Rhin. Parmi eux, citons Friedrich, inconnu de la majorité des Français au XIXème siècle ou Carl Vogel von Vogelstein. En Allemagne, alors que les édifices publics ou privés dévoilent au voyageur leurs peintures murales, renferment des toiles, des dessins, les boutiques environnantes offrent la possibilité d'en emporter l'image photographique, l'atelier d'artiste d'en voir l'élaboration en temps réel à Berlin ou à Rome, mais surtout à Munich, ville en pleine effervescence sous le règne de Louis Ier de Bavière. En France, la peinture romantique allemande se découvre surtout au Salon, à l'Exposition universelle. A partir de la fin des années 1820, les illustrations de Cornelius, Retzsch, Neureuther, Kaulbach popularisent les textes de Schiller et de Goethe. Plus tard, Menzel évoquera la vie romanesque de Frédéric le Grand. Les éditeurs d'origine allemande sont nombreux à Paris. Certains comme Schulgen & Schwan se spécialisent dans l'imagerie religieuse. La figure dominante en est Overbeck. Ces images pieuses trouvent écho auprès des partisans français d'une réforme du Catholicisme (Montalembert, Rio, Lamennais). L'influence des Nazaréens sur les artistes lyonnais en particulier (Chenavard, Orsel, Janmot, Puvis de Chavannes) est plus idéologique qu'esthétique. Les critiques d'art de la première moitié du siècle (Razcynski, Fortoul, Michiels, Viardot, dans une moindre mesure Dussieux et Chesneau) cèdent la place à une génération d'historiographes plus critiques à mesure que le Romantisme décline ou prend de nouvelles orientations avec le Symbolisme, se teinte d'a priori nationalistes au lendemain de 1870. Aux propos acerbes d'un Wyzewa s'ajoutent des commentaires moins partisans. Voilà les monographies de l'Allemand Demmin, la fraîcheur poétique des textes de Laforgue, l'approche philosophique marquée par Nietszche du marquis de La Mazelière, puis la critique " comparatiste " du jeune Réau. Dans la bibliographie qui clôt la thèse, une large place est accordée aux récits des voyageurs français en Allemagne publiés entre la fin du XVIIIème siècle et la veille de 1914.