De Donatello à Jean Goujon : réceptions et enjeux nationaux de la sculpture de la Renaissance au XIXe siècle
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis examines the perception of Renaissance sculpture in nineteenth-century Europe, in order to determine which stakes underlie its critical and artistic fortune. History of nineteenth-century French sculpture is studied in comparaison to European historiography of Renaissance statuary from 1805, date of the rediscovery of Cellini’s Vita original manuscript, to 1889, date of the first public exhibition of the Monument aux Bourgeois de Calais by Auguste Rodin. The interest for Renaissance sculpture picks up when Europe becomes divided between permanence of the classical model and the appearance of Romanticism. Renaissance sculpture is seen as a Golden Age. In painting as in sculpture, artistic creation reflects the birth of the myth of the Renaissance. Michelangelo becomes an exemplary figure of Art; Jean Goujon is his French counter-mode| (I). In the second half of the century, national stakes govern this European passion for the Renaissance statuary. The sculpture of the XVth and XVth centuries become the object of a cultural transfer between Italy and Germany. Dedicated to the worship of Gothic art, France and England, on their part, hesitate to celebrate Italian Renaissance. In particular, the development of Renaissance historicism in the French statuary leads on one hand to Paul Dubois’neostyle, and on the other to Rodin’s artistic renewal (II).
Abstract FR:
Cette thèse examine la réception de la sculpture de la Renaissance dans l’Europe du XIXe siècle, afin de déterminer quels enjeux sous-tendent sa fortune critique et artistique. L'histoire de la sculpture française du XIXe siècle est ainsi étudiée en regard de l’historiographie européenne de la statuaire Renaissance depuis 1805, date de la redécouverte du manuscrit original de la Vita de Cellini, jusqu’à l’exposition publique, en 1889, du Monument aux Bourgeois de Calais d’Auguste Rodin. L’intérêt pour la sculpture de la Renaissance s’éveille dans une Europe scindée entre permanence du modèle classique et affirmation du romantisme. La statuaire de la Renaissance est perçue comme le reflet d’un Age d’or que l’on voudrait revivre. En peinture comme en sculpture, la création artistique se fait le miroir de cette construction du mythe de la Renaissance. Michel-Ange devient une figure exemplaire de l’art; Jean Goujon est son contre-modèle français (I). Dans la seconde moitié du siècle, cet engouement européen pour la statuaire Renaissance est régit par des questions nationales. La sculpture des XVe et XVIe siècles est au centre d’un transfert culturel entre l’Italie et l’Allemagne. Vouées au culte de l’art gothique, la France et l’Angleterre montrent des réticences à célébrer la Renaissance italienne. Parallèlement, le développement de l’historicisme néo-renaissant dans la statuaire française aboutit d’une part au néo-style de Paul Dubois, d’autre part au renouvellement formel de Rodin (II).