Société rurale et Révolution : l'apport des actes de deux justices de paix de l'Allier (1791- fin de l'an VI)
Institution:
DijonDisciplines:
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Abstract EN:
The author lead her research with Mr Claude Coquard. Her study relates to the contribution of the justice of the peace acts to the history of people in a peculiar rural world. The corpus is initially described in details and classed according to the conciliation magistrate fonctions. Civil justice acts stand for 78% of the corpus. Peace office acts represent 6%; free justice acts 12% and the count of summary juridiction acts 4%. Reasons for requests are in each case precised. If the acts are numerous at the beginning of the period, the number is falling down during the radical convention and explodes in 1797. Different angles are used to describe the individuals, a lot of accurate details can be found about death and life: births, surgeon cares, suspicious deaths, orphans faith. Because of many homonyms, the accurate identification of the persons was very difficult. Women's role is put into value : the importance of the costum which makes married women infants, new laws are hardly used eventhough present : a litigant out of eight is a woman. Family is very present, mostly united but also at times teared up by inheritance conflicts. Endogamy is frequent. Near in blood communities and work communities have got difficulties to survive. Manners of life are sketched ; food is often bought on credit, mainly made of bread and wine. Clothes - made out of hemp and wool - are threadbare and made on the premises. The habitat is miserable or wealthy. The author presents a local weights and mesures board as well, with the possibility of looseness. Many further portraits complete the study : a conciliation magistrate, a landowner, a middle- class family, a day labourer, a tradeswoman, a shopkeeper. The entire work constitute a rich source not well exploited untill now.
Abstract FR:
Dans le cadre d'une recherche menée conjointement avec M. Claude coquard, l'auteur s'est plus particulièrement attachée à l'apport que pouvaient représenter les actes de la justice de paix dans l'étude des individus d'un monde rural particulier. Le corpus d'abord présenté en détail, est classé selon les fonctions du juge de paix. Les actes de justice civile occupent 78% de l'ensemble, ceux du bureau de paix 6%, ceux de justice gracieuse 12% et ceux de police correctionnelle 4%. Les objets des demandes sont, dans chaque cas, précisés. Le nombre d'actes, important au début de la période, baisse au cours de la convention montagnarde et explose en 1797. La présentation des individus est faite de plusieurs points de vue. En tant que personne, les données sur la vie et la mort sont nombreuses : naissances, soins donnés par les chirurgiens, morts suspectes, sort des orphelins. L'identification précise des personnes pose de sérieuses difficultés, les homonymies étant nombreuses. Le rôle des femmes est mis en relief : importance de la coutume qui fait des femmes mariées des mineures, faible utilisation des lois nouvelles, mais présence cependant : un plaideur sur huit est une femme. La famille solidaire, mais aussi déchirée par les conflits d'héritages notamment, est très présente et fait apparaitre une forte endogamie. Les communautés de sang ou de travail ont du mal à survivre. Le cadre de vie est esquissé ; la nourriture, souvent achetée à crédit, avec l'importance du pain et du vin; les vêtements, usés jusqu'à la dernière extrémité, ou chanvre et laine produits et travaillés sur place dominent; l'habitat pauvre ou aisé. Apparait aussi le tableau des mesures locales employées, avec une large marge d'imprécision. Des portraits variés complètent l'ensemble : un juge de paix, un propriétaire terrien, une famille bourgeoise, un journalier, une marchande, un commerçant. L'ensemble parait constituer une source riche encore peu explorée à ce jour.