L'Ecole de Paris, une invention de la critique d'art des années vingt
Institution:
Paris, Institut d'études politiquesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
« L’Ecole de Paris », was launched in 1923, in the course of a quarrel said « Quarrel of the Independants », during the organization period of the 1923 and 1924 « Salon ». The art critics, who were in favor of the foreigners, invented this notion to distinguish the foreigners installed in France for a long time, from the true foreigners. They were relying on the fact that a strong immigration movement could be observed in Montparnasse. Thanks to its dominating position in the Press and in the publishing business, this movement revealed artistic networks, which were associating French and foreigner writers and artists, and which were grounded on mutual aid. These networks were crossed with diffuse but very present anarchistic networks. The same art critics fabricated individual or collective myths and of a welcoming city of Paris, which would be eager to let blow all talents from the entire world. Yet, behind this claimed universalism, artcriticism revealed divergent positions along the 1920s, from generous cosmopolitism, to overcautious nationalism, even to a more affirmed xenophobia in the name of the defense of French art. The question of anti-Semitism goes along with the debate on foreigners, and at the same time raises the question of a Jewish School of Paris and Jewish art. At last, in the beginning of the 1930s, a time which marked the end of the “Ecole de Paris”, the museums then grabbed the notion of “Ecole de Paris” in order to introduce modernity. The new “Musée national d’art moderne”, which bound the two collections, does not solve the question which established an “ethnic” distinction, and not an artistic one.
Abstract FR:
L’Ecole de Paris est née en 1923 au cours d’une querelle dite « des étrangers » ou des « Indépendants » au moment de l’organisation des salons de 1923 et 1924. La critique d’art, celle favorable aux étrangers, a inventé cette notion pour séparer les étrangers installés depuis longtemps en France des vrais étrangers, en s’appuyant sur le constat d’une immigration forte notamment à Montparnasse. Grâce à sa position dominante dans la presse et l’édition, elle a révélé les réseaux d’artistes qui unissent Français et étrangers, écrivains et artistes fondés sur une entraide mutuelle. Ces réseaux traversent ceux d’un anarchisme diffus mais bien présent. Cette même critique a fabriqué mythes et légendes individuelles ou collectives d’un Paris accueillant et prompte à faire éclore tous les talents venus du monde entier. Pourtant, derrière cet universalisme revendiqué, la critique au cours de ces années 20 révèle des positions de plus en plus divergentes, passant d’un cosmopolitisme généreux à un nationalisme frileux, pouvant même amener à une xénophobie plus marquée au nom de la défense de l’art français. La question de l’antisémitisme accompagne le débat sur les étrangers, posant parallèlement la question d’une école juive (de Paris) ou d’un art juif. Enfin, au début des années 30 qui marque la fin de l’Ecole de Paris, les institutions muséales séparées en deux, le Jeu de Paume réservé aux étrangers et le Luxembourg aux seuls français, s’emparent de la notion d’Ecole de Paris pour introduire la modernité sur les cimaises. La naissance du musée national d’art moderne qui réunit les deux collections ne résout pas le problème qui établissait une distinction « ethnique » et non artistique.