Autour des stalles, des clôtures de choeur et des reliefs sculptés du transept de la cathédrale d'Amiens : les sculpteurs amienois à la fin du Moyen Âge (1490-1530)
Institution:
Lille 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
At the end of the Middle Ages, the artistic production of Amiens, including sculpture, benefited from urban and religious development as well as from economic conditions favourable to rebuilding. Our research, in this context, focuses on the investigation of both the social environment of the sculptors and their production, with emphasis placed on the large-gothic building, sites of Amiens cathedral, consisting of the stalls (around 1508-1519) and the sculpted reliefs of the choir and the transept (around 1490-1530). The creation of prosopographical listings of the image hewers and related crafts has enabled us to establish that the new legislation of the confraternity of Saint-Luc (1491) favoured a system of prerogatives and corporate oligarchy. The market was monopolized by a few family dynasties, set up in the heart of the city, working in a closed loop and inevitably imposing a style on successive generations in their workshops. Such a closed system meant the specific characteristics of Amiens sculpture could develop, though a progressive impoverishment in artistic inspiration also occurred concurrently. The few coherent regroupings of works which are then offered validate this claim and enable us to define a sculptural style specific to Amiens. By comparing and contrasting them to examples from Beauvais, Compiègne, Abbeville and Arras, we are able to better define the so-called "sculpture of Picardy". Thes works are part of the same stylistic family and are local interpretations of one common, northern style. Finally, the sculpture of Amiens reveals a general trend in France of the progressiev impregnation of Renaissance aesthetics which, when adopted by a few Amiens Masters, not contradict of their style but was rather a reflection of their seeking a more flamboyant style.
Abstract FR:
A la fin du Moyen Age, la production artistique amiénoise, dont la sculpture, a bénéficié du développement urbain et religieux et de conditions économiques favorables à la reconstruction. Dans ce contexte, notre recherche propose la double investigation du milieu social des sculpteurs et de leur production, en particulier autour des grands chantiers tardo-gothiques de la cathédrale d'Amiens que sont les stalles (ca. 0508-1519) et les reliefs sculptés du chœur et du transept (ca. 1490-1530). L'établissement des répertoires prosopographqiues des tailleurs d'images et métiers connexes a permis de constater que la nouvelle législation de la confrérie de Saint-Luc (1491) favorisa un régime de privilèges et d'oligarchie corporative. Le marché était accaparé par quelques dybasties familiales, installées au cœur de la cité, fonctionnant en vase clos et imposant nécessairement un style aux générations qui se succédèrent dans leurs ouvroirs. De cette fermeture découlait l'affirmation des caractères propres à la sculpture amiénoise, amis aussi le dessèchement progressif de l'inspiration du métier. Les quelques regroupements cohérents d'œuvres ensuite proposés entérinent ce constat et permettent de définir la production sculptée amiénoise. La confrontation avec des exemples de Beauvais, Compiègne, Abbeville et Arras permet aussi d'amender la définition de la sculpture qualifiée de "picarde". Ces productions appartiennet à une même famille stylistique et sont les interprétations locales d'un style commun et septentrional. Enfin, la sculpture amiénoise illustre cette tendance générale en France de pénétration progressive de l'esthétique Renaissance, qui, assimilée par quelques maîtres amiénois, ne dénaturait pas leur style mais répondait à leurs aspirations et recherches flamboyantes