L'iconographie du diable dans la sculpture romane du Midi de la France et du Nord de l'Espagne
Institution:
Toulouse 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Towards the year thousand, the religious, social and political context favours the emergency of the devil's image. The eschatology is heavy, the Church becomes threatening, and its speech is founded on the hell fear. On and after this period, different artists, essentially sculptors, try to retrace the physique and the personality of this creature. The expression of its anthropologist form is really going to explicit and light up. All this is so ambiguous, the devil is so horrible that it becomes difficult to represent. It's only vision may be dangerous, sometimes mortal. Its image is paradoxal, no one sees it, and nevertheless everyone should recognize it. This complexity, between its definition and its representation, brings out three properties used to show its demoniac character and to make its portrait: the aggressivity, the abnormality and the immateriality. The sculptures' analysis of the South of France and the North of Spain allows exploring three specificities: the interpretation of each detail becomes important in the signification of the devil's image. This enigmatical being fed the imaginary of the people from the 11th and the 12th century. The artists endeavoured to intensify it's malefic by the ugliness, the deformation, but also the bestiality. Symbol of the very evil, the devil is its incarnation. Giving offence to the devil, the artists wanted to win it over and, in a way, to get it under control. Abject and mysterious at the same time, this strange creature is the representation of their fears the deepest and of their unconfessed phantasms.
Abstract FR:
Vers l’an mil, le contexte, tant religieux que social et politique, favorise l'émergence de l'image du diable. L'eschatologie est pesante, l'Église devient menaçante, elle fonde son discours sur la crainte de l'enfer. À partir de cette période, différents artistes, essentiellement des sculpteurs, s'efforcent de retracer le physique et la personnalité de cette créature. L'expression de sa forme anthropomorphe va véritablement se préciser et s'épanouir. Il en émane une ambiguïté, le diable est tellement horrible qu'il devient difficile à figurer. Sa seule vision peut être dangereuse, parfois mortelle. Son image est paradoxale, personne ne le voit pourtant tout le monde doit le reconnaître. Cette complexité, entre sa définition et sa représentation, fait ressortir trois propriétés utilisées pour désigner sa nature démoniaque et pour élaborer son portrait : l'agressivité, l'anormalité et l'immatérialité. L'analyse des sculptures du Midi de la France et du Nord de l'Espagne permet d'explorer ces trois spécificités ; la traduction de chaque détail se révèle importante dans la signification de l'image du diable. Cet être énigmatique a nourri l'imaginaire des hommes du XIe et du XIIe siècle. Les artistes ont cherché à intensifier son maléfice par la laideur, la déformation, mais aussi par la bestialité. Symbole même du Mal, le diable en est l'incarnation. En le formalisant, les artistes ont voulu le canaliser et, dans une certaine mesure, le maîtriser. Abjecte et mystérieuse à la fois, cette étrange créature est la représentation de leurs craintes les plus profondes et de leurs fantasmes inavoués.