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Elections et vie politique dans l'Eure de 1848 à 1914

Defense date:

Jan. 1, 1986

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Institution:

Rouen

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

From 1848 to 1914, the department of l’Eure as a whole kept a cautious conservative attitude, either joigning the established regime as long as it did not question acquired rights and traditional balance, or siding with opposition when the social order seemed to be threatened. As a Bonapartist department under the Second Empire, il elected candidates appointed by the government. After the fall of the empire, the electors gradually joined the republic as long as it showed a reassuring moderate face ; yet they turned away from the radical republic at the time of anticlerical struggles and the bloc des gauches. Though il was conservative, the electorate was not clerical; il turned away from any extreme tendency either right or left-wing. In 1914, the socialists did not get 2% out of the votes. Even the radical party inspired mistrust, except in the district of Évreux. However, one must underline local disparities. Since 1848, the district of Évreux had always been steadily republican and willingly radical. Even under the Second Empire, the opposition managed to get a great number of votes, in spite of the control of public opinion. On the other hand, the four other districts by and large voted conservative. The districts of les Andelys and Bernay were right wing strongholds, whereas in those of Louviers and Pont-Audemer the pendulum swang between right and left depending of circumstances. The department of l’Eure also gave a good example of intense political life: high electoral participation, higher than in the rest of the country, a numerous press (about 40 newspapers in 1914), an active organised republican party confronted with the conservatives. Twice, after electoral failures, radicals and moderate republicans organized permanent committees in every district to prepare the elections. In 1885 and at the beginning of the century. In 1909 their efforts resulted in the creation of a departmental federation. The year after, right-wing currents gathered together to form their own departmental federation known as that of the independent republicans.

Abstract FR:

De 1848 a 1914, le département de l’Eure se montre dans l'ensemble prudemment conservateur, se ralliant au régime établi dès lors qu'il ne remet pas en cause les droits acquis et les équilibres traditionnels, se rangeant dans l'opposition lorsque l'ordre social lui paraît menacé. Bonapartiste sous le Second Empire, il élit les candidats que lui désigne l'administration. Après la chûte de l'Empire, nous voyons les électeurs se rallier peu à peu à la République dès lors qu'elle présente un visage modéré et rassurant, mais se détourner de la République radicale à l'heure des luttes anticléricales et du bloc des gauches, mais, conservateur, l'électorat n'est pas clérical; il se détourne de tous les courants extrêmes, de droite comme de gauche. En 1914, les socialistes ne recueillent pas 2% des voix. Même les radicaux suscitent la méfiance, sauf dans l'arrondissement d'Évreux. Car il faut souligner les disparités régionales. Depuis 1848, l'arrondissement d'Évreux s'est toujours montré fermement républicain et volontiers radical. Même sous l'Empire, malgré l'encadrement de l'opinion, l'opposition y obtient un nombre de voix important. Les quatre autres arrondissements, en revanche, votent dans leur ensemble pour les conservateurs. Les arrondissements des Andelys et de Bernay sont des fiefs de la droite, ceux de Louviers et de Pont-Audemer oscillent entre la droite et la gauche en fonction des circonstances. Le département de l’Eure offre aussi l'exemple d'une vie politique intense. Une participation électorale élevée, plus élevée que dans l'ensemble du pays, une presse nombreuse (quelque 40 journaux en 1914), et face aux conservateurs un parti républicain actif et organisé. A deux reprises, à la suite de défaites électorales, radicaux et républicains modérés mettent sur pied dans chaque canton des comités permanents pour préparer les échéances électorales. En 1885, puis au début du siècle. En 1909 cet effort aboutit à la création d'une fédération départementale. L'année suivante, ce sont les courants de la droite qui s'unissent et forment leur fédération départementale, dite des républicains indépendants.