thesis

Marchands et collectionneurs de tableaux à Paris (1710-1756) : les acteurs et les mécanismes de circulation de la peinture dans la première moitié du 18ème siècle en France

Defense date:

Jan. 1, 2009

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Institution:

Paris, EPHE

Directors:

Abstract EN:

In France, during the first half of the eighteenth century, the role played by art dealers in the formation of the greatest collections of painting (the Regent, Pierre Crozat, Countess de Verrue, prince of Carignano) remains an obscure matter. The discovery of the account book of an art dealer and of many other archival documents enables us to reconstitute some of the most important transactions of the art market. At the end of the reign of Louis XIV, jewelers like Le Tessier de Montarsis negotiated for the Regent and Pierre Crozat a series of fundamental works art (by Raphaël, Veronese, Poussin), while some "maîtres-peintres" like André Tramblin and Pierre Testard started playing a growing role in the exchanges. After 1720, dealers who came from the Netherlands and who had established themselves in Paris, especially Joseph-Ferdinand Godefroid, were now advising the most famous collectors. Renowned for their gifts as restorers, Flemish dealers promoted Northern genre scenes while the "classical taste" (Poussin, Titian, Tintoretto) fell into some kind of disgrace. The phenomenon can be seen when the collection of La Chataigneraye was auctioned (1733) and when some forty pictures were acquired to enrich the collection of Louis XIV (1742). The auction catalogue was now gradually spreading out and it is through this commercial tool that a mercier like Gersaint tried to develop his business. After 1740, german sovereigns turned more and more to the parisian art market, especially kings Augustus III and Frederic II. In 1756, the beginning of the war of the Seven Years was to put an end to this more european period of the markert of art

Abstract FR:

Au cours de la première moitié du 18ème siècle, en France,l'identité des grands négociants et leur rôle dans la constitution des plus riches collections de tableaux (le Régent, Pierre Crozat, la comtesse de Verrue et le prince de Carignan) restent aujourd'hui très mal connus. La redécouverte de nombreux documents d'archives sur les marchands (dont le livre de compte) permettent de restituer certaines transactions majeures de l'histoire du commerce d'art parisien. A la fin du règne de Louis XIV, des joailliers comme Pierre Le Tessier de Montarsis furent conduits à négocier un certain nombre d'oeuvres capitales (Raphaël, Poussin, Véronèse) tandis que certains maîtres-peintres tels André Tramblin et Pierre Testard commencèrent à jouer le rôle sans précédent auprès des collectionneurs. Passées les années 1720, les marchands de tableaux d'origine nordique, tels Joseph-Ferdinand Godefroid, devinrent les conseillers des plus grands amateurs d'art. Reconnus pour leurs dons de restaurateurs, ces marchands flamands promurent les "petits maîtres nordiques" alors que les oeuvres dites classiques tombaient dans une certaine désaffection. Le phénomène s'observe à l'occasion de la liquidation du cabinet La Chataingeraye (1733) et en 1742 lorsque le roi Louis XV fit acheter une quarantaine de tableaux anciens. Le catalogue de vente fit progressivement son apparition et c'est avec ce nouvel outil commercial que le mercier Gersaint tenta de s'affirmer. A partir des années 1740, des souverains germaniques tels Auguste III et Frédéric II achetèrent en grand nombre des tableaux sur le marché parisien. Le phénomène déclina avec le début de la Guerre de Sept ans en 1756