thesis

Une famille d'industriels dans le département de la Somme de 1857 à la veille de la seconde guerre mondiale : les Saints : approche d'une mentalité patronale

Defense date:

Jan. 1, 1998

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Institution:

Amiens

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La Picardie se caractérise depuis des siècles par une riche tradition textile. Au XVIIIe, la population des campagnes de Basse-Picardie fabrique toiles à sac et toiles d'emballage. Au cours des années 1840, la famille Saint, originaire de Beauval, introduit le travail d'une fibre venue d'Asie, le jute. Au seuil des années 1850, MM Saint parviennent à mettre au point le métier mécanique à tisser le jute. Ces entrepreneurs opiniâtres, qui possédent des maisons de vente à Rouen et Paris, implantent leur première usine à Flixecourt en 1857. 50 ans plus tard, ils emploient dans leurs 13 usines de la Somme, 9 000 ouvriiers. Ce développement de la grande industrie s'accompagne de réalisations sociales, maisons ouvrières, économats, caisses de secours. Elles traduisent la sollicitude des dirigeants envers les ouvriers. Ce sont les beaux jours du paternalisme. L'enrichissement considérable de la famille Saint se voit dans son style de vie ; la construction du château de Flixecourt date des années 1880. Dans le même temps, la famille Saint catholique convaincue et pratiquante entreprend de construire une église à Beauval pour ensuite en faire don à la commune. MM Saint sont des chefs d'industrie exigeants et rigoureux comme en témoigne la correspondance de Pierre Saint. Son gouvernement patronal, qui vise à maintenir l'entreprise au premier rang, ne tolère aucune forme d'opposition ; progressivement, les rapports patron/ouvriers se détériorent. Guidés par les socialistes, les ouvriers s'organisent - syndicats et coopératives de consommation voient le jour - et affirment leur volonté d'émancipation. Dès lors, l'affrontement paraît inévitable, comme en 1910 à l'usine d'Harondel. Le premier conflit mondial et ses suites mettent fin à la prospérité. L 'entre-deux guerres est marqué par les difficultés. L'industrie jutière française amorce un lent et inexorable déclin. L'entreprise Saint Frères est réorganisée dans ses structures, les premières fermetures d'usines interviennent. Pourtant, dans les années 1930, les dirigeants Saint Frères parviennent à la mise au point d'un métier à tisser de conception révolutionnaire, le métier à tisser circulaire. Le mouvement ouvrier connaît aussi ses difficultés ; la scission syndicale intervient après le Congrès de Tours. La tendance CGTU, proche du parti communiste, a la faveur des ouvriers des usines Saint.