thesis

L'image de l'amérindien dans les relations de voyages en Nouvelle-France de Jacques Cartier à Joseph-François Lafitau : 1534-1724

Defense date:

Jan. 1, 1997

Edit

Disciplines:

Authors:

Directors:

Abstract EN:

The French colonial adventure in Northern America has sparked off travel literature rich in ethnographic information on the Amerindians of New-France at the historic time, and in information on cultural interaction phenomenon. However, the characters of these stories were also very concerned about adapting their speech to the imperatives of colonial ideology and they were convinced of the universality of the universality of the codes that should goven human societies. This conception of culture condemned the Amerindians to assimilation. They were described with more or less indulgence depending on whether they were stubbornly stuck to their socio-cultural and religious model, or they were receptive to the messages of faith and civilisation, or whether they were perceived as people with natural or even rational morality. However, in any case, they remained "savages", beings without culture. The westerners were not aware of the cultural diversity of the world. The very existence of Amerindians nonetheless contributed to shaking the theological and cosmographical certainties of the Europeans. Therefore, many travellers were looking for the confirmation of these preconceptions and they were conforming to already established patterns of knowledge while describing Amerindian societies. At the same time, the idea of an American golden age developed, giving rise to a criticism of the European society that subjects man to the divine. In fact, the ethnographic speech was an excuse for Europe to speak about itself. Therefore, travel stories hardly helped the advance of new scientific knowledge. They are, very often, at the origin of prejudices and behaviours that do not respect the otherness of the other.

Abstract FR:

L'aventure coloniale française, en Amérique du Nord, a suscité une littérature de voyage riche en informations ethnographiques sur les Amérindiens de la Nouvelle-France à l'époque historique et en renseignements sur les phénomènes d'interactions culturelles. Mais les acteurs de ces récits se montrèrent également soucieux de structurer leur discours en fonction des impératifs de l'idéologie coloniale et certains de l'universalité des codes devant régir les sociétés humaines. Cette conception de la culture condamnait les Amérindiens à l'assimilation. Ils étaient décrits avec plus ou moins de complaisance selon qu'ils s'entêtaient dans leur modèle socioculturel et religieux, ou qu'ils étaient réceptifs au message de la foi et de la civilisation, ou bien encore qu'ils étaient perçus comme des peuples pratiquant une morale naturelle, voire rationnelle. Mais, dans tous les cas, ils restaient des "sauvages", des êtres sans culture. Les occidentaux ne percevaient pas la diversité culturelle du monde. L'existence même de l'amérindien n'en contribuait pas moins à lézarder l'édifice des certitudes théologiques et cosmographiques des Européens. De nombreux voyageurs recherchaient donc la confirmation de ces "préconnaissances" et se conformaient à un savoir déjà acquis pour décrire les sociétés amérindiennes. Parallèment, se développa l'idée d'un âge d'or américain qui permit d'ébaucher une critique de la civilisation européenne assujettissant l'homme au divin. Le discours ethnographique n'était en fait que prétexte à un discours de l’Europe sur elle-même. Les relations de voyages n'ont ainsi guère favorise la constitution d'un nouveau savoir scientifique. Elles sont, bien souvent, à l’origine de préjugés et de comportements ne respectant pas l'altérité de l'autre.