Ouvrières et ouvriers de Shanghai͏̈ à l'époque du Guomindang, 1927-1949
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Whereas between the 1925 may 30 movement and the 1927 April 12 coup Shanghai workers had been leading actors of the Chinese civil war, they kept in the background during the two following decades. The communist takeover of 1949 happened without their direct participation. The PCC spoke and acted for and on the behalf of the real working class. My plan has been, on the contrary, to hand over to shanghai workers their right to speak. I did it from a precise research on strikes and labour conflicts which take the place of the speech they seldom deliver. Thus I located labourers in their workshops, factories, lanes and popular neighborhoods. At the end of that long survey, it seemed to me that the Shanghai working class did not actually existed in the 30s. It was rather a medley made of men, women and children engaged by labour bosses and foremen on regional basis. Sects, secret societies, local associations and land brotherhoods divided that sociological set in numerous and often conflicting subsets. Meanwhile, a slow and decisive mutation was operating in factories, workplaces and popular neighbourhoods, partly under the effect of a modern strategy of strikes initiated by early communist, then used skilfully by GMDconnected shop-stewards and labour bosses. That mutation was accelerated during the Sino-Japanese war when the labour control by GMD and secret societies was destroyed.
Abstract FR:
Alors qu'entre le 30 mai 1925 et le 12 avril 1927 les ouvriers de Shanghai avaient été des acteurs essentiels de la guerre civile chinoise, ils s'effacent durant les deux décennies qui suivent. La victoire des communistes en 1949 se fait sans leur participation directe. Le parti communiste chinois parle et agit en lieu et place de la classe ouvrière réelle. Il n'a jamais interrompu depuis lors cette fallacieuse prosopopée. Mon projet a été de donner la parole, au contraire, aux ouvrières et aux ouvriers de Shanghai. Je l'ai fait à partir d'une étude précise des grèves et des actions collectives qui leur tiennent lieu de discours. J'ai ainsi situé les travailleurs au niveau des ateliers, des usines, des rues et des quartiers populaires. Il m'est apparu, à la fin de ce long examen, que la classe ouvrière shanghaienne n'existait pas en tant que telle dans les années 1930. Il s'agissait plutôt d'un agrégat inconstitué de groupes d'hommes de femmes et d'enfants, réunis autour de contremaitres et d'entrepreneurs de main d'œuvre qui les ont recrutes sur une base micro-régionale. Sectes, sociétés secrètes, amicales locales et fraternités fractionnent cet ensemble sociologique en multiples sous-ensembles. Cependant une mutation lente et décisive.