Abstract FR:

De la conquête par Louis Quatorze à la Révolution se développa, en Comté, un important mouvement visant à reconstituer le domaine seigneurial et à exclure les communautés villageoises de vastes surfaces forestières par le biais de la multiplication des requetés en triage et en cantonnement. Entre mille six cent quatre-vingt-quatorze, date de l'introduction de l'ordonnance des eaux et forêts en comte et mille sept cent quatre-vingt-dix, le quart des communautés villageoises Franc-Comtoises est touche par des procédures de ce type. La pression seigneuriale est particulièrement forte dans les bailliages métallurgiques et communautés, si les parlementaires de la chambre des eaux et forêts favorisèrent, par l'interprétation qu'ils firent de l'ordonnance les prétentions seigneuriales, le pouvoir monarchique s'attacha quant à lui, d'une part à reconstituer le domaine de l'arbre par le biais de l'action des grands-maitres et des maitrises des eaux et forêts, et d'autre part à augmenter les superficies forestières abandonnées par les seigneurs aux communautés villageoises. A la veille de la Révolution, on peut considérer que, si les triages n'ont pas réellement mis en difficulté les communautés compte-tenu de l'importance de la propriété forestière villageoise en Franche-Comté et si les cantonnements leur ont été relativement favorables, la rupture entre seigneurie et communauté, dont les conflits forestiers sont des indices majeurs, est profonde.