La "Gazette de Paris" (1789-1792), un aspect de la contre-révolution pendant la monarchie constitutionnelle
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Daily paper edited by a former dramatist (Pierre Barnabé Farmain de Rozoi), the Gazette de Paris (1st of october 1789 10th of august 1792) is a royalist newspaper which had between 5,000 and 7,000 subscribers, with a higher number of readers. The manuscripted correspondence received by the journalist (around 2,800 letters) as well as his papers (kept in the archives nationales) allow us to elaborate a commercial study, as well as an analysis of the diffusion, and a diachronic as well a synchronic study on the relationships between the newspaper and its readers, and between opinion and action. The gazette de paris, warefare machinery against the revolution is noticeable by its uncompromising and invariable positions. The newspaper is continuously denounced by the patriotic press because of its repetitive calls for action among the provincial nobility (its main customers). This action is more concerned by the nobility's interests than the king's ones. It proposes very soon to have recourse to violence and foreigner military forces, maintains antagonismes, and establishes the reject in a discourse based on the systematic and omnipresent exploitation of fear. This fighting newspaper establishes also the basis for an "ultra" ideology.
Abstract FR:
Quotidien rédige par un ancien dramaturge - Pierre Barnabé Farmain de Rozoi - la gazette de Paris (1er octobre 1789 -10 aout 1792) est un journal royaliste qui a compté entre cinq mille et sept mille abonnés, mais davantage de lecteurs. La correspondance manuscrite reçue par le journaliste (environ deux mille huit cents lettres) ainsi que ses papiers, conserves aux archives nationales, permettent de réaliser un bilan commercial, ainsi qu'une analyse de la diffusion et une étude, à la fois synchronique et diachronique, d'un rapport entre un journal et son lectorat, entre l'opinion et l'action. La gazette de Paris, machine de guerre contre la révolution, se distingue par des positions aussi intransigeantes qu'invariables. Elle est constamment dénoncée par la presse patriote car elle ne cesse d'appeler à l'action la noblesse provinciale (sa principale clientèle), une action davantage destinée à sauvegarder les intérêts de l'ordre nobiliaire que ceux de la personne royale. Elle préconise ainsi très tôt le recours à la force et à l'étranger, attise les antagonismes et enracine le rejet, dans un discours base sur l'exploitation systématique et omniprésente de la peur. Organe de combat, ce journal jette également les bases de l'idéologie "ultra". Son aventure s'achève avec la chute de la monarchie et l'exécution de son rédacteur (25 aout 1792).