Deux figures de l'irreprésentable : mort et tempête dans la peinture du cinquecento
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
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Abstract FR:
Au cinquecento, la notion d'irrepresentable prend une importance capitale. Il suffit pour s'en convaincre de considerer la fortune considerable accordee par la theorie de l'art au jugement de pline l'ancien sur apelle : en peignant la tempete, apelle est donne comme un peintre apte a representer "cela qui ne peut etre peint". A la suite de pline, la theorie de l'art du cinquecento va proposer uneserie de figures de l'irrepresentable qui sont donnees des limites de la representation, a charge pour la peinture de les exceder et de repousser a l'infini le territoire de la representation mimetique. Pour travailler le fonctionnement de cet irrepresentable "represente" dans le champ theorique et dans la pratique artistique, nous avons selectionne deux figures majeures : la mort et la tempete. Pour l'une et l'autre figure, nous avons confronte theorie et pratique artistique en explorant la litterature artistique du xvie siecle et en analysant des corpus d'images. Afin d'etudier la representation de la mort, nous avons opte pour l'approche monographique en travaillant l'oeuvre du peintre domenico beccafumi et tout particulierement le cycle du consistoire au palais public de sienne. L'exploration de la representation de la tempete nous a conduits a elargir notre corpus, d'une part en reflechissant sur l'ensemble des "sujets" a tempete representes au cinquecento et d'autre part, en analysant deux series antagonistes : le deluge de l'ancien testament et les tempetes "enigmatiques" dont l'une des plus celebres est la tempete de giorgione. L'ensemble de ces explorations fait apparaitre les ecarts et les distorsions entre theorie et pratique artistiques et revele l'extreme importance accordee a l'esthetique de la reception dans la reflexion sur l'irrepresentable au cinquecento.