La petite noblesse ardennaise aux XVIIè et XVIIIè siècles : approche socio-démographique (1650-1789)
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In the second part of the XVIIth century the percentage of the noble population in the Ardennes (400 parishes) is 1,95%. There are 0,13 noble homes for one km2 and 1,42 noble homes for one parish. Just before the revolution have been found 372 seigneuries belonging to 224 families, 186 of which were noble but 88 only are living on their landed estates (for 142 families acknowledged officially noble in 1666-1672). It's a landed nobility, often ancient, but living not in easy circumstances (75% live in great farms with square yards), beginning their adult life in army as officers. The demographic study (from 338 family's records) shows a late age to marriage (31,88 years for the men). The percentage of families without children is 10,20% and that one of families with 10 and more children is 12,90%. The fecundity, almost like in Rouen or in the north-east quarter, seems a little lessened, from 1750, by a contraceptive movement (stopping contraceptive movement). To put out to nurse is a frequent practice demonstrated by the short intergenesic spaces. The remarriages are fewer and later than in the common population. The widows (men and women) with children get married more often. The mortality's study shows the large female mortality consequently to pregnancy and delivery. Mortality after 60 years is less important than in the population around (for men and women). In fact the noble society's behavior and the way of life are not so different from these of the rural population.
Abstract FR:
Dans la seconde moitié du XVIIe siècle le pourcentage de la population noble dans les Ardennes (400 paroisses) est de 1,95%. Il existe alors 0,13 feux nobles au km2 et 1,42 feux nobles par paroisse. A la fin de l'Ancien Régime il a été trouvé 372 seigneuries appartenant à 224 familles dont 186 familles nobles mais seulement 88 de ces dernières sont résidentes (pour 142 familles reconnues nobles en 1666-1672) il s'agit d'une noblesse terrienne souvent ancienne mais vivant en général modestement (les trois quarts habitent simplement des grosses fermes à cour carrée) marqué en début de carrière par une vocation militaire quasi constante. L'enquête démographique (réalisée à partir de 338 fiches de famille) révèle un âge tardif au mariage (31,88 ans chez les hommes) et une moyenne de 4,71 enfants par ménage dans les familles complètes. Le taux de familles sans enfants est de 10,20% et celui des familles de 10 enfants et plus est de 12,90%. La fécondité, sensiblement comparable à celle de Rouen ou du quart nord-est, parait légèrement tempérée à partir de 1750 par une tendance contraceptive, plutôt d'arrêt comme le suggère l’âge moyen à la dernière maternité. La brièveté des espaces intergénésiques plaide en faveur d'une pratique courante de la mise en nourrice. Par rapport au reste de la population les remariages sont plus rares et plus tardifs. Ce sont surtout les veufs avec enfants qui se remarient. L'étude de la mortalité confirme la surmortalité féminine liée aux risques de l'accouchement. La mortalité à partir de 60 ans parait moindre qu'ailleurs, tant pour les hommes que pour les femmes. En fait le comportement de cette société nobiliaire rurale ne diffère guère de celui de la population environnante.