thesis

Art et industrie : la question de l'enseignement des arts appliqués (1851-1940) : le cas de l'École Boulle

Defense date:

Jan. 1, 1996

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Institution:

Paris 1

Directors:

Abstract EN:

The relationship between art and industry during the Second Empire and the Third Republic has been studied through an analysis of the debates, the decisions of private, municipal and state institutions about design education, which was one of the important artistic preoccupation of the time. It allows us to understand the evolution of the conceptions concerning design and craft, also the progressive disappearance of handcraft whilst industrial design increased. The designers first tried to give any credit to their production against the Académie des Beaux-arts, when the whole society enter in the modern industrial era. Schools, museums, exhibitions, compulsory drawing education were created for them. They tried after to find a new style for their production, now called decorative art, and to prefect structures which have been founded, specially by developing practice in schools, design and female education. Thanks to the technical education department, the government gave another impulse few years before the second world war by creating an artistic education in technical schools and a teaching programme for applied arts. So appeared the first signs of the industrial design, in order to modernize the art education for industry. At last we have studied the special case of the École Boulle, which was a consequence of the first reforms. The analysis of its organization, courses, schedule, relations with the Ville de Paris, its founder, and the industry, allows us to better consider the evolution of the conceptions. The conclusion includes the outcome of design education in France, which is then compared to nowadays preoccupations, in order to understand the permanent themes and prospects of the question. We also submit new opportunities of studies.

Abstract FR:

Le rapport entre l'art et l'industrie sous le Second Empire et la Troisième République est étudié au travers d'une analyse des débats, des décisions des institutions privées, municipales et publiques concernant la question de l'enseignement des arts appliqués, qui fut une préoccupation artistique importante à cette époque. Il permet de comprendre l'évolution des conceptions ayant trait au dessin et aux métiers d'art et l’effacement progressif de l'artisanat au profit de la conception de modèles. Les artistes industriels ont d'abord cherché à valoriser leur oeuvre face à l’Académie des beaux-arts, dans une société gagnée par la révolution industrielle. Ils ont obtenu la création d'écoles, de musées, d'expositions périodiques, l'enseignement obligatoire du dessin. Leur production, désormais appelée art décoratif, a ensuite cherché une innovation formelle et un perfectionnement des structures qui avaient été fondées, notamment en développant la pratique à l'école, la création de modèles et l'enseignement féminin. A la veille de la seconde guerre mondiale, une seconde impulsion est donnée par l'état, au travers de la direction de l'enseignement technique, qui met en place une formation artistique dans les écoles techniques et un professorat des arts appliqués. Les premières ébauches de l'esthétique industrielle sont ainsi posées afin de moderniser l'enseignement de l'art pour l'industrie. La thèse se termine par une étude de cas, celle de l'École Boulle, qui est le fruit des premières réformes. L'analyse de son fonctionnement permet de retracer plus concrètement le cheminement des conceptions, grâce à l'analyse des programmes, des horaires, des relations de l'école avec la ville de Paris, sa fondatrice, et le milieu professionnel. Enfin, la conclusion fait un bilan de l'enseignement des arts appliqués, qui est ensuite confronté aux préoccupations actuelles, afin de saisir les constantes et les perspectives de la question. Dans un cadre plus large, de nouvelles opportunités d'investigation universitaires sont dégagées.