La Société civile contre le recrutement à l'époque de la conscription militaire, 1798-1814 : le cas des départements aquitains
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
TThe twelwe southwestern departements of Aquitaine sheltered from the end of the directoire an active resistance to enrollment in the army. Draft dodging was at its highest in 1798-1799 (year an VII of the revolution calendar) and from 1805 to 1807, when Napoléon gained his greatest victories ; it decreased gradually afterwards due to clever forms of repression by the authorities and did not reappear until the very end of the empire, when France was invaded. Draft dodging found a widespread support among civilians that went as far as local authorities and even some prefecture civil servants. At all levels of society, everyone had then favourite way of escaping the law : the sons of the upper class would hire a replacement, the less rich would obtain illegal exemptions, while the poorest were forced to flee from the family home without hope of return. Though the practice of replacement highlights the injustice of the whole arrangement, draft dodging hardly seems to be a reaction of the poverty stricken against the prejudices of the conscription system. It was, finally, all of society that was opposed to conscription and thus supported the draft dodgers. Faced with such opposition, the authorities reacted by mixing firmness, psychology and clemency. But the operations of garrisons and of flying columns heightened an already tense situation. The explosion of collective revolts, notably in the mountain cantons of Ariège and of Haute-Garonne recall the uprisings against the state as tax collector under the ancien regime
Abstract FR:
Les douze départements du sud-ouest aquitain (Ariège, Dordogne, Haute-Garonne, Gers, Gironde, Lot, Lot-et-Garonne, Landes, Hautes-Pyrénées, Basses-Pyrénées, Tarn et Tarn-et-Garonne) sont le foyer, de la fin du directoire à celle de l'empire, d'une résistance acharnée aux levées d'hommes. L'insoumission culmine en l'an VII et de 1805 à 1807 au moment où napoléon remporte ses plus grandes victoires, elle diminue ensuite sous les coups d'une répression habile à partir de 1810 pour ne réapparaitre qu'à l'extrême fin de l'empire lors de l'invasion du territoire. L'insoumission trouve dans la société civile une complicité qui s'étend jusqu'aux autorités locales et même à certains fonctionnaires des préfectures. À tous les échelons de la société, chacun a ses moyens privilégiés pour se soustraire aux lois : le remplacement aux fils de notables, les exemptions frauduleuses aux moins riches, la fuite sans retour du domicile familial pour les plus pauvres. Même si le remplacement a révélé l'injustice du système, l'insoumission n'apparait guère comme une réaction des plus démunis face à l'inégalité devant le recrutement. C'est en fin de compte la société toute entier qui s'est opposée aux levées d'hommes et a apporté son soutien aux réfractaires. Face à cette opposition, l'autorité publique a réagi en mêlant fermeté, psychologie et mansuétude. Mais les opérations de garnison et des colonnes mobiles alourdissent un climat déjà tendu: l'explosion de révoltes collectives, notamment dans les cantons montagneux de l'Ariège et de la Haute-Garonne, ne sont pas sans rappeler les soulèvements contre l'état percepteur d'impôts sous l'ancien régime