Les Français face à la puissance anglaise, 1750-1770
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Between 1750 and 1770, a decisive evolution of mentality and public opinion takes place in France. The seizure of French ships by the navy, in June 1755, causes a strong wave of Anglophobia. At the outbreak of the seven years' war, propaganda, poems, songs and plays are the main vectors of Anglophobia. After 1759-1760, a lot of French people, whose aversion to England remains very strong, refuse to admit the British supremacy. The explanations of English power put a special emphasis on the moral strength and on the patriotism of the enemy. The English patriotism becomes gradually a model. In the beginning of the seven years’ war, the frequency of patriotic terms increases in the literature. The French defeats cause a wave of patriotism. This patriotic fervor, contrary to the absolutist tradition, is not controlled by the government. In 1760, however, the authority tries to regain power over the public opinion. The duke of Choiseul develops a patriotic propaganda. This experience cannot succeed in controlling the opinion. The French patriot is no longer a "subject". He has become a "citizen".
Abstract FR:
La France connait entre 1750 et 1770 une évolution capitale des mentalités et de l'opinion publique. La prise des vaisseaux français par la Navy en juin 1755 provoque une forte poussée anglophobe. Au début de la guerre de sept ans, la propagande gouvernementale, les poèmes, les chansons et les pièces de théâtre sont les principaux vecteurs de cette anglophobie. Après 1759-1760, de nombreux français dont l'aversion envers l’Angleterre demeure toujours très puissante, refusent d'admettre la suprématie britannique. Les explications de la puissance anglaise insistent surtout sur la force morale, le patriotisme de l'ennemi. Le patriotisme britannique devient progressivement un modèle. Au début de la guerre de sept ans, les termes patriotiques se multiplient dans la littérature. Les défaites françaises provoquent un élan patriotique. Contrairement à la tradition absolutiste, ce patriotisme n'est pas encadré par l'autorité. En 1760 cependant, le pouvoir royal tente de reprendre le contrôle de l'opinion publique. Le duc de Choiseul développe une propagande patriotique. Cette expérience ne parvient pas à canaliser l'opinion publique. Le patriote français a cessé d’être un "sujet" pour devenir un "citoyen".