Prix des oeuvres d'art et hiérarchie des valeurs artistiques au temps des Médicis
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The purpose of this research is to draw from the prices of works of art, as they are recorded in the archives, useful informations for the historians. Italian art from 1475 to 1750 is under study. We have created a data basis called "campaspe" in order to register with their characteristics more than 3 500 prices of works done by about 500 artists. The various currencies used for those prices were first converted into pounds sterling, a currency which underwent a serious study about its inflation. The prices of works of art as well as those of numerous goods and services were then converted into pounds of the year 1680 so as to take into account the inflation. They became, thus, comparable. We notice, at this point, an astonishingly low value of paintings vs that of sculptures, tapestries, vases, cameos, and not to mention jewels. Thus, and for paintings only, the prices in pounds 1680 are subject to a technique widely used in statistics; multiple regression. This allows to detect the numerous factors which influence them and to get a predicting model of the price of a painting, taking into account the source of the price, the surface of the painting, the status of the acquirer as well as many other parameters. The ratio between the observed price and the predicted one gives an order of magnitude of the aesthetic appreciation of the painting. There are many sources of errors in this kind of procedure. Nevertheless, many results appear: the taste of that period endows artists with a hierarchy quite different from ours; new explanations are brought forh as to the behavior of patrons, collectors and artists. Our data basis "campaspe" can be extended to other periods and countries.
Abstract FR:
Cette recherche a pour ambition de tirer des prix des œuvres d'art relevés dans les archives des informations qui pourraient être utiles aux historiens. La période étudiée va de 1475 à 1750 et se limite à l’Italie. Nous avons créé une base de données appelée « campaspe » pour enregistrer avec leurs caractéristiques plus de trois mille cinq cents prix d'œuvres de près de cinq cents artistes. Les diverses monnaies employées pour ces prix sont d'abord converties en livres sterling, monnaie qui a bénéficié d'une étude sérieuse de l'inflation qui l'a concernée. Les prix des œuvres d'art et ceux de nombreux biens et services sont ensuite traduits en livres sterling de l'année 1680 pour tenir compte de l'inflation. Ils deviennent ainsi comparables entre eux. On constate à ce stade une valeur étonnamment faible des peintures par rapport celle des autres objets d'art : camées, pierres dures, tapisseries, vases, sculptures, sans parler des bijoux. Ensuite et pour les peintures seules, les prix en livres 1680 sont soumis à une technique statistique couramment employée, la régression linéaire multiple. Celle-ci permet de déceler les nombreux facteurs qui les influencent et de disposer d'un modèle prédictif du prix d'une peinture compte tenu de la source du prix, la surface de la peinture, du statut de l'acquéreur et de bien d'autres paramètres. Le rapport entre le prix observé et le prix prédit donne un ordre de grandeur de l'appréciation esthétique, de la cote d'une peinture. Les sources d'erreurs abondent dans cette démarche. Cependant de nombreux résultats apparaissent : le goût de l'époque confère aux artistes une hiérarchie fort différente de la nôtre, de nouvelles explications se font jour sur le comportement des mécènes, collectionneurs et artistes. Notre base de données « campaspe » peut être étendue à d'autres périodes et à d'autres pays.