La peinture omeyyade du Proche-Orient : l'exemple de Qusayr ʿAmra
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Umayyad wall paintings in the middle east are represented by Qusayr'Amra (in Jordan), a monument which raised the question of the human representation at the islamic period. Qusayr'Amra is above all a bath-house localised in a domain, itself belonging to a group of residences with agricultural purpose berween the Jordan valley and euphrate. At the limit of desert region, Umayyad caliphs have consolidated their power on the nomads, travellers and caravans. Around 250 painted figures of qusayr 'amra describe this life far from damascus. The Umayyad authority is represented by a figure at the place of honour, surrounded by his court, his family but also by artisans. Hunting scenes with onagers evoke the favourite activity of the prince. From a systematic description of the paintings, we showed how the pictures are organised in the cold and hot rooms. The difficulty of the interpretation comes from a juxtaposition of scenes from interior or exterior, in a bath or in a qasr. This approach explains the most disconcerting aspect of the iconography, the hellenistic influence. Indeed, allegories pointed out by greek inscriptions, mythological scenes and a copula with a zodiac evoke the pagan antiquity. On the other hand the reference at the islamic religion, visible by coufic inscriptions, let suppose that this iconography symbolise the abundance, richness, culture (poetry, history) celebrated when the prince was here for pleasure. Small orchestra, dancers, troupe with performing animals and wild animals in gardens, welcomed the visitors requesting an hearing, official guest, carrier of samples of harvesting or hunting. Combining the human representation inspired by greek or sassanid art with the coranic religion and the arabic conquest, a prince at the beginning of the VIIIth s. Perpetuated the tradition of painted baths where bathers were surrounded by paintings satisfying the spirits.
Abstract FR:
La peinture murale d'époque omeyyade au Proche-Orient est representée en Jordanie par Qusayr ʿAmra, un monument qui a soulevé le problème de la figuration à l'époque islamique. Qusayr ʿAmra est avant-tout un bain situé dans un domaine, lui-même similaire à une série de villégiatures à vocation agricole disséminées entre la vallée du Jourdain et l'Euphrate. À la frange du désert, les califes ont affirmé leur pouvoir sur les nomades, voyageurs et caravanes. Les 250 personnages peints de Qusayr ʿAmra illustrent cette vie loin de la capitale Damas. L'autorité omeyyade est personnalisée par une figure tronante, entourée par sa cour, sa famille mais aussi par des artisans constructeurs. Les scènes de chasse aux onagres rappellent l'activité préférée du prince. À partir d'une description systématique des fresques, nous avons montré comment les images s'organisent dans les pièces froides ou chaudes. La difficulté de l'interprétation est due à une juxtaposition de scènes se passant dans des interieurs ou à l'extérieur, dans un contexte de bain ou de Qasr. Cette approche explique l'aspect le plus déroutant de l'iconographie, celui de l'influence hellenistique. En effet, des allégories désignées en Grec, des scènes mythologiques et une coupole avec zodiaque rappellent le monde païen. Mais la présence de la religion islamique, signalée par des inscriptions en coufique, laissé entendre que ces scènes symbolisent plutôt l'abondance, la richesse, la culture (la poésie, l'histoire) qui étaient célébrées lors de la venue du prince. De petits orchestres, des jardins peuples d'animaux hérités des paradeisos, des danseuses, des troupes avec animaux savants accueillaient les visiteurs sollicitant une audience, des porteurs de récoltes ou des invités de marque. En rendant compatible la figure humaine inspirée des arts grec ou sassanide avec la religion coranique et une domination arabe dans la region, un prince au début de la première moitie du VIIIs. A perpétué la tradition de bains peints antiques ou les baigneurs étaient environnés d'images propres à satisfaire les esprits.