Antonio Bandeira : ses séjours parisiens et la critique d'art au Brésil
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This research sets out to provide both an overview and a detailed evaluation of the life and work of the brazilian painter antonio Bandeira (1922-1967), whose short career, which began in a provincial town, spanned brazil and europe. In 1946, a study grant allocated by the french govemment gave him the opportunity to spend a year in paris. In fact he stayed for five years, and subsequently decided to divide his time between Rio de Janeiro and the french capital, where he died in 1967 at the age of 45. We aim to examine closely the relations built up by Bandeira and the french art world during his three stays in paris (1946-1951,1954-1959,1964-1967), and to look at the different points when his art was received in brazil. We will also attempt to situate his work compared to that of his contemporaries and to trace the broad outline of the debate in brazil in the 1950s between representation and non-representation painting on the one hand, and between geometric and informal abstraction on the other. Despite the limitations of Bandeira's work - which in our view lacks coherence and unity - the vast majority of brazilian art critics have until now seemed determined to present him in a resolutely favourable light. Moreover, the aura of mystery surrounding the development of his career abroad has led a fair number of researchers to be taken in by the nationalist myth of his international fame. It was therefore necessary to ask why this benevolent reasoning, indulgent and biased attitude, and the inordinate celebration of Bandeira have never really been called into question.
Abstract FR:
Ce travail se propose de dresser un bilan et de mener une analyse minutieuse de la vie et de l'œuvre du peintre brésilien Antonio Bandeira (1922-1967), dont la courte carrière, qui a débuté dans une ville de province, s'est déroulée entre le Brésil et l’Europe. En 1946, l'attribution d'une bourse d'études du gouvernement français lui a donné la possibilité de séjourner pendant une année à Paris. Il y restera cinq ans, décidant par la suite d'alterner sa résidence entre Rio de Janeiro et la capitale française, ville où il meurt en 1967, à l'âge de 45 ans. Nous chercherons ici à reconsidérer avec attention les rapports qui se sont établis entre Bandeira et la scène artistique française au cours des trois séjours qu'il a effectuées à Paris (1946-1951,1954-1959,1964-1967), et à analyser les différents moments de la réception de son art au Brésil. Nous essayerons en outre de situer son travail par rapport à celui de ses contemporains et de retracer les lignes majeurs du débat qui, dans le Brésil des années 1950, a porté sur l'opposition, d'un côté, entre figuration et non-figuration, et, de l'autre, entre abstraction froide et abstraction informelle. Malgré les limitations de l'œuvre de Bandeira - qui, à nos yeux, manque de cohérence et unité -, la critique d'art brésilienne, dans son écrasante majorité, s'est employée, jusqu'à nos jours, à le présenter sous un éclairage résolument favorable. Et l'aura de mystère qui a entouré le déroulement de sa carrière à l'étranger a fait succomber bon nombre de chercheurs à la séduction du mythe nationaliste de sa renommée internationale. Il importait donc de se demander pourquoi ce type de discours bienveillant, de regard complaisant et partial et de célébration immodérée à l'égard de Bandeira n'a jamais été véritablement remis en question.