La photographie autochrome en France (1904-1931)
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The autochrome was presented at the academie des sciences in 1904 and marketed by the societe A. Lumière et ses fils three years after. It was the first industrial process of color photography offered to the public. Its invention inherited from technical progress, scientific dicoveries in physiology of colour vision, and aesthetic theories of the last third of the nineteenth century. The study of autochrome photography takes place at the crossroads of these three disciplines. It allows to define the moment when photography conquers the last ingredient still lacking to perfect complete realism : colour. The autochrome was immediately monopolized for its higher objectivity in documentary use. It fascinated amateur photographers with the illusionnism of colour ane was also used by artistic photographers. Artistic practice of autochrome sought place between impressionnism and pictorialism. Photographers claimed that this mecanical process, unanimously welcomed for its objectives qualities, can be artistic. They started a debate within pictorialism advocating subjective interpretation. Although it drew its inspiration from a former pictural aesthetics, the autochrome took part in a debate which generated modernist photography. Nevertheless, the new generation of photographers neglected this process which was too contraining and compromised with a past vision. Though the autochrome process was innovative in conception and renewed photographic practice, it was not able to create a real new aesthetics
Abstract FR:
Présenté à l'académie des sciences en 1904 et commercialise trois ans plus tard par la société A. Lumière et ses fils, l'autochrome est le premier procédé industriel de photographie des couleurs mis à la portée du public. Son invention hérite des progrès de la technique, des découvertes scientifiques en physiologie de la vision des couleurs et des théories esthétiques du dernier tiers du dix-neuvième siècle. L'étude de la photographie autochrome se situe ainsi au croisement de ces trois disciplines. Elle permet de circonscrire le moment ou la photographie conquiert ce qui lui faisait encore défaut pour atteindre à la plénitude de sa fonction de reproduction du réel : la couleur. Immédiatement annexée pour sa supériorité d'objectivité dans un but documentaire, l'autochrome fascine les amateurs par le pouvoir illusionniste de la couleur et est également utilisée par les artistes-photographes. L'autochromie artistique cherche sa place entre le modèle pictural de l'impressionnisme et le modèle photographique du pictorialisme. Le fait que les photographes prétendent à la reconnaissance artistique d'un procédé mécanique reconnu pour son objectivité, déclenche un vif débat au sein du mouvement pictorialiste qui prône au contraire la subjectivité de la pratique photographique par l'intervention sur le medium. Alors qu'elle se réclame d'une esthétique picturale qui n'est plus celle de la modernité, l'autochrome alimente le débat d'où sortira la photographie moderniste. Pourtant, la nouvelle génération de photographes négligera ce procédé. Innovateur dans sa conception, le procédé autochrome renouvelle la pratique photographique mais ne parvient pas à engendrer une esthétique pleinement novatrice