André Marfaing : les toiles entre 1952 et 1970
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Andre Marfaing, born in Toulouse in 1925, settles in paris in 1949 with the firm decision de dedicate himself to painting. Self-taught, this young artist guided by a deep desire to flee the toulousian artistic context, displays very early a will of independence towards all artistic teaching. Without wanting to refute the contributions of the forms of past art, he considers nevertheless to get aside in order to express the world within him. In 1952, his art becomes non-representational and his paintings, though imbued of aesthetic researches of some of his illustrious elders, characterized by a dark palette, muted and already radical and arbitrary. Marfaing passes over quickly the step of abstract art and black appears as a predilection colour. Preferring to work the values at the expense of colours, he invents a language where black, white and grey encounter, join or collide in an always-renewed dialogue. From their encounter arises the fundamental intention of his pictorial research: the translation of light. First weighted with matter, sometimes closed to illegibility, his paintings become then chaotic, expressing the lyrism with a liberated gesture. But the consciousness of the painter, smitten with order and harshness and concerned to keep control of his painting, engages him to always simplify his intention. To the limited palette adds thrift of means. The matter becomes lighter; the contrasts are accentuated and the number of forms is reduced. Working each painting with a same obstinacy, Marfaing pursues faithfully his venture. From that time, the asceticism of his palette, the evolution and integrity of his creative steps casts his painting to the rank judged by some as difficult to reach or even perhaps austere. His painting involves the spectator to wonder on the objective in demand and on the way to reach it.
Abstract FR:
André Marfaing, originaire de Toulouse, né en 1925, s'installe à Paris en 1949 avec la ferme décision de se consacrer à la peinture. De formation autodidacte, ce jeune artiste, poussé par un profond désir d'échapper au dictat culturel prôné par le milieu artistique toulousain, affiche très tôt une volonté d'indépendance à l'égard de tout enseignement artistique. Sans vouloir réfuter les apports des formes d'art du passé, il estime néanmoins devoir s'en écarter afin d'exprimer le monde qui est en lui. En 1952, sa peinture devient non-figurative et ses toiles, bien qu'encore imprégnées de préoccupations esthétiques de certains de ses illustres ainés, se caractérisent par une palette sombre, sourde et déjà radicale et arbitraire. Marfaing franchit très vite le pas de l'abstraction et la couleur noire s'impose alors comme couleur de prédilection. Préférant travailler les valeurs aux dépens de la couleur, il invente un langage dans lequel noirs, blancs et gris se côtoient, s'épousent ou se heurtent dans un dialogue toujours renouvelé. De leur rencontre nait ce qui apparait le propos fondamental de sa recherche picturale : la traduction de la lumière. D'abord chargées de matière, parfois proches de l'illisibilité, ses toiles deviennent ensuite chaotiques, exprimant le lyrisme d'un geste libéré mais la lucidité du peintre, épris d'ordre et de rigueur et soucieux de garder le contrôle de sa toile, l'engage à épurer toujours son propos. A l'économie de la palette s'ajoute donc une économie de moyens. La matière s'amenuise, se fait lisse ; les contrastes s'accentuent et le nombre de formes se réduit. Travaillant chaque toile avec une même obstination, Marfaing poursuit avec fidélité son entreprise. Dès lors, l'ascétisme de la palette, l'évolution et l'intégrité de sa démarche projette sa peinture au rang d'une peinture jugée difficile d'accès voire austère. Elle engage le spectateur à s'interroger à la fois sur le but recherche et les moyens mis en œuvre pour l'atteindre.