L'apparition du complot communiste en France (1920-1932) : le pouvoir d'Etat et l'opinion publique face à la section française de la Troisième Internationale dans les années vingt
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
France would have known, between 1920 and 1932, four communist plots. These four cases may be considered as nodal points, in a larger confronting, which opposed French communist party to the democratic state. From May, 1920, to June, 1923, governing alliance at parliament - bloc national - attacked, three times, 'French bolshevists'. In May, 1920, when he put down revolutionary strikes, as in January, 1923, when he prosecuted French and German opponents to the Ruhr occupation, government asked the judicial power to punish a conspiracy, weaved by Moscow, against France. The trial of that permanent, open conspiracy never took place. In May, 1923, at the high court of justice, radical senators put an end to the lawsuits. The fourth conspiracy case was the so-called "red day" of august, 1st 1929. French communist party was swept along, by illegality and judicial action, and nearly engulfed in the largest crisis he had known. Though, help came from unexpected hands: judges and leftwing parties forced government to stop prosecuting communists in May, 1930. Communist conspiracy deals with three different conceptions, or mass representations: plot, as a political technique to seize power felony, as a crime against political order, and conspiracy, as a political myth.
Abstract FR:
La France des années vingt aurait connu quatre conjurations communistes. Ces quatre affaires constituent les points nodaux d'un affrontement politique de plus grande ampleur et de plus longue haleine, opposant la SFIC à l'état républicain. De mai 1920 à juin 1923, le bloc national s'attaque, à trois reprises, au "bolchevisme français", dénoncé dès les législatives de 1919. En mai 1920, en réprimant une vague de grèves révolutionnaires, comme en janvier 1923, en poursuivant des opposants, français et allemands, a l'occupation de la Ruhr, le gouvernement demanda au pouvoir judiciaire de démanteler une conspiration, ourdie par Moscou, contre la France. Ce procès d'une conspiration permanente, publique et a l'échéance indéterminée n'eut jamais lieu. En effet, en mai 1923, devant la haute cour de justice, les sénateurs radicaux firent échouer les poursuites. A partir de la fin de l'année 1928, cet état de choses du modifie. La quatrième affaire de complot, la "journée rouge" du 1er aout 1929, entraina une crise majeure au sein de la SFIC, poussée dans l'illégalité par "classe contre classe" et par la répression. Pourtant, la magistrature et les gauches s'employèrent, au début de 1930, à enterrer les poursuites. Cette sortie de crise permit au gouvernement radical et a la SFIC de négocier à l'été 1932 un retour à la légalité du mouvement communiste. Le complot communiste met en jeu trois représentations collectives : la conspiration, technique de lutte politique, le complot, crime contre l'état de droit, enfin la conjuration, mythe politique.