thesis

Les bases économiques des pouvoirs au Burundi : de 1875 à 1920

Defense date:

Jan. 1, 1987

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Institution:

Paris 1

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

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Abstract FR:

Dans les annees 1875, les fils aines du roi mwezi gisabo etaient deja majeurs. Il fallait leur trouver des territoires a gouverner au detriment de leurs oncles et d'autres princes de souche plus anciennes. Le tableau administratif du royaume s'alourdissait davantage ceci d'autant plus que ces princes qui rivalisaient ne se partageaient pas tout le royaume. Le roi avait sa province centrale qu'il administrait directement, les depositaires des rituels dynastiques etaient autonomes dans des enclaves inviolables; quelques fideles du souverain avaient obtenu des commandements dans la peripherie nord-ouest. Les rivalites des princes pour controler chacun un territoire plus vaste que celui de son voisin ne trouvaient pas leur explication dans un simple deploiement d'une force de persuasion, la recherche d'un prestige economique y etait pour beaucoup. Dans un pays totalement agricole, sans marches, sans grands courants d'echanges, le prestige economique etait confere par l'accumulation de bovins, de terres et de biens d'aquipements. Il va sans dire que plus la population des administres etait nombreuse, plus le prestige etait garanti. Le pressurage des sujets a travers les prestations en travail, les redevances en nature et les amendes, fort multiformes, justifiait le prestige des cours royales et princieres. Les gouvernant d'origine roturiere imitaient le mode de vie de leurs homologues, a l'exception cependant des ritualistes qui, groupes le plus souvent en familles devolues a des cultes determines, n'etaient pas concernes par les avantages d'un pouvoir temporel. Certes il y en avait parmi ces ritualistes dont le pouvoir personnalise etait comparable a celui des princes, mais ce n'etait pas la regle generale. Les ritualistes comptaient avant tout sur leurs propres bras pour vivre, mais le souverain leur offrait des cadeaux a certaines epoques beaucoup plus pour les honorer que pour leur garantir un quelconque standing de vie. L'attachement des sujets a leurs maitres politiques etait conditionne par deux choses essentielles : d'une part l'ideologie monarchique qui attribuait a la dynastie des competences extraordinaires, et d'autre part la redistribution des biens qui valait a l'aristocratie les qualificatifs de genereuse, de bienveillante, mais comme les biens redistribues provenaient en grande partie des amendes, et que par ailleurs tous les demandeurs ne pouvaient pas pretendre aux memes cadeaux, l'attachement etait une chose, la subordination une autre.