thesis

Les années romaines de Pierre Mignard (1635-1656)

Defense date:

Jan. 1, 1996

Edit

Institution:

Paris 4

Directors:

Abstract EN:

This thesis concerns the roman journey (about twenty years, 1635-1656), hitherto misunderstood, of Pierre Mignard (Troyes, 1612- Paris, 1695). The monograph by the abbé de Monville (1730) is particularly disappointing, and the study remained to be done ex nihilo. Among the difficulties of the inquiry, its double face: living in Italy, Mignard stayed always in touch with his native country. The research, as bibliographical as documentary, has to be done from French sources (in Paris, but also in Lyons or Provence) together with Italian (especially in Rome, but also in Florence, Loreto or Venice). The career, of which chronology depends now on reliable documents, is divided in four periods. At the beginning, Mignard is trying to impose himself on the roman stage: his involvement in the big la Ferte commission achieves his efforts. Then he stands among the first-rank personalities, obtains prestigious commissions and knows how to attract important artists and theoreticians. About 1648, the affair of the San Carlo ai Catinari competition is a turning point : Mignard looks more and more toward France, where he carefully diffuses his own creations through the print made in Rome by F. De Poilly, and his tour in northern Italy is a kind of general review. Finally the 1655-1656's are a keen preparation to departure. The evolution of the art follows another rhythm. First it is fast: Mignard, who is leaving quickly every reference to his Parisian master Simon Vouet, multiply experiments and try to emulate such innovators as Lanfranco or Poussin. But since the forties, when his friend Dufresnoy is fixing his artistic theories, he chooses the great classical tradition which, born from Raphael and followed by the Carracci, is maintained by the great masters from bologna. Mignard will never deviate off this way : although remaining open-minded to different influences, he now interprets them in reference to this new esthetic. The catalogue (124 entries) is chronological and gathers works (prints, drawings, paintings, copies from the masters) that have been recovered or are attested by sources. The works refused are classified apart. One annex gathers, year after year, every document concerning the roman journey of Mignard. The bibliography (549 titles) is chronological and reduced to a minimum. Museums catalogues, auctions catalogues, archives pieces, other works, are quoted directly within the study.

Abstract FR:

La thèse porte sur les années romaines de Pierre Mignard (Troyes, 1612 - Paris, 1695), séjour capital de plus de vingt ans (1635-1656) jusqu'ici très mal connu. La monographie de l’abbé de Monville (1730) est à ce sujet particulièrement décevante, et l'étude a du être reprise a peu près ex nihilo. Une des difficultés de l'enquête tenait à son caractère double : installé en Italie, Mignard resta toujours en rapport avec son pays d'origine, et les recherches, tant bibliographiques que documentaires, ont du être menées aussi bien à partir de sources françaises (parisiennes, mais également provençales ou lyonnaises) que dans les fonds italiens (surtout à Rome, mais aussi à Florence, Lorette ou Venise). La carrière, dont la chronologie s'appuie désormais sur des documents surs, se divise en quatre périodes. Dans un premier temps, Mignard travaille à s'imposer sur la scène romaine : sa participation à la grande commande des tableaux la Ferte couronne ces efforts. Dès lors, il compte au nombre des personnalités de premier plan, reçoit des commandes prestigieuses et sait attirer autour de lui artistes et théoriciens en vue. Vers 1648, l'affaire du concours de San Carlo ai Catinari marque un tournant : Mignard regarde de plus en plus vers la France, où il prend soin de diffuser ses créations grâce aux estampes gravées à Rome par F. De Poilly, et son voyage en Italie du nord est une sorte de révision générale. Enfin les années 1655-1656 sont une minutieuse préparation au départ. L'évolution de l'art suit un autre rythme. Celui-ci est d'abord rapide : Mignard, qui abandonne prestement toute référence à son maitre parisien Simon Vouet, multiplie les expériences et se fait l’émule de novateurs comme Lanfranc ou Poussin. Mais dès les années quarante, au moment où son ami Dufresnoy met au point ses théories sur l'art, son choix se fixe sur la grande tradition classique qui, issue de Raphaël et poursuivie par les Carrache, est maintenue par les grands bolonais. Mignard ne déviera plus de cette voie : s'il reste ouvert à des influences très diverses, il les interprète désormais à la lumière de cette esthétique. Le catalogue (124 numéros) est chronologique et regroupe les œuvres (gravure, dessins, peintures, copies d'après les maitres) qui ont pu être retrouvées où dont les sources attestent l'existence. Les œuvres refusées sont classées à part. Une annexe rassemble, année par années, tous les documents relatifs au séjour romain de Mignard. La bibliographie (549 titres) est chronologique et réduite au minimum. Les catalogues de musées et de ventes aux enchères, les pièces d'archives, d'autres ouvrages, sont cités directement dans le corps de l'étude.