La régence de Tunis d'après l'action et les œuvres de Sidi Brahim al-Riahi (1750-1850)
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The present thesis concerns the history of the regency of Tunis during the region of the Husainid dynasty, covering a period from 1750 to 1850, in which lived the Tunisian ulama sheick Ibrahim al-Riahi. This scholar, by his deeds and his writings, had an important spiritual and cultural influence upon the elitist body of ulamas, upon the politic power holders, upon the people and even outside his country. He promoted, in his different functions, agreement for a liberal and tolerant conception of Islam, based upon a liberal interpretation of the sacred writings in the sphere of social relations, yet rigorous and exclusive in the personal sphere individual conscience and of quest of god. The first two parts of this thesis described the political, social economic, cultural context of the regency and its foreign relations. In a third part, are detailed the acts of the sheick in his different functions : professor in Zitouan's university, malekite bach-mufti, prime imam-preacher in Zitouna mosque, ambassador to Morocco, Mecca and Istanbul, and leader of brotherhood of Tijaniya in Tunisia. After his death (1850), his influence stimulated the reformist leaders with the fundamental pact of 1857 and the constitution of 1861, but the accelerated decline of the state institutions and the financial crisis restored absolute power and opened the way for the French protectorate.
Abstract FR:
La présente thèse a pour objet l'étude de l'histoire de la régence de Tunis, sous le règne de la dynastie Husseinite pendant la période qui s'étend de 1750 à 1850 et qui correspond à la vie de l'uléma tunisien Cheikh Ibrahim al-Riahi. Par son action et ses écrits, ce savant a exercé une influence spirituelle et culturelle profonde, à la fois sur le corps élitiste des ulémas, sur les tenants du pouvoir, sur le peuple et même à l'extérieur du pays. Il a animé et fait prévaloir une conception libérale et tolérante et l'islam, basée sur une application large et bienveillante des règles et prescriptions des textes sacrés dans le domaine des relations humaines, application qui devient exigeante et rigoureuse dès lors qu'il s'agit du for intérieur et de la quête personnelle de dieu. Les deux premières parties de la thèse retracent le cadre politique, social, économique, culturel de la régence ainsi que son environnement extérieur pendant la période étudiée. L'action du cheikh Ibrahim al-Riahi est décrite dans une troisième partie. Elle touche les domaines de l'enseignement, du droit musulman, de la théologie, du mysticisme et de la diplomatie, et se prolonge après sa mort qui survient en 1850. Face aux défis extérieurs plus affirmés et à l'affaiblissement des institutions et des structures sociales, l'identité tunisienne trouve un refuge durable dans le domaine culturel. Tel est l'objet de la quatrième et dernière partie de la thèse. Une brève conclusion dégage les points forts soutenus par l'action et les écrits du cheikh Ibrahim et tente d'expliquer l'apparition du mythe, aujourd'hui affirmé, de sa sainteté.