La librairie parisienne sous surveillance (1814-1848) : imprimeurs en lettres et libraires sous les monarchies constitutionnelles
Institution:
Versailles-St Quentin en YvelinesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
In the days of France’s latest monarchies, the surveillance of bookselling relied on two founding laws: the napoleon decree of February 5th, 1810 and the law enforced by King Louis 18th on October 21st, 1814. In the capital, which was the heart of France’s political and cultural powers, Parisian printers and booksellers were being imposed a very strict control organized by the bookselling authority. A printer as well as a bookseller could only work provided they should be in possession of a patent, “brevet”, a professional license delivered individually by the king upon the suggestion of the ministry in charge of bookselling government. Therefore, a “brevet” became the key-instrument to strengthen the power of the bookselling management. By this means, they controlled the access to “bookselling” along with the threat of a potential withdrawal. Bookselling inspectors as well as police superintendents would go to printing workshops, booksellers and reading rooms to check whether legal procedures were being respected and which books were being proposed to the public. In the course of the different reigns, new laws completed the judicial arsenal by defining crime which, as far as publishing is concerned, was subject to fines or imprisonment. The study of the bookselling surveillance from 1814 to 1848 emphasizes the political changes of monarchies hesitating between freedom of the press and unspoken censorship.
Abstract FR:
Au temps des dernières monarchies françaises, la surveillance de la librairie s’appuie sur les textes fondateurs que sont le décret napoléonien du 5 février 1810 et la loi promulguée par Louis XVIII le 21 octobre 1814. Dans la capitale, centre des pouvoirs politiques et culturels de la France, imprimeurs et libraires parisiens font l’objet d’un contrôle particulièrement serré, orchestré par l’administration de la Librairie. Un imprimeur en lettres ou un libraire n’est autorisé à exercer qu’à condition de détenir un brevet, titre professionnel personnel, délivré par le roi sur proposition du ministre de tutelle de la Librairie. Le brevet constitue un instrument-clé dont se sert la Librairie pour asseoir son autorité. Par celui-ci, elle contrôle l’ « entrée en librairie » et elle peut brandir la menace de son retrait vis-à-vis des professionnels en exercice. Les inspecteurs de la Librairie ainsi que les commissaires de police se rendent dans les ateliers d’imprimerie et les boutiques, librairies et cabinets de lecture, pour contrôler le respect des procédures légales et la nature des ouvrages proposés au public. Au cours des différents règnes, de nouvelles lois complètent l’arsenal juridique en définissant les crimes et délits qui, en matière de publications, sont passibles de sanctions ainsi que le « tarif » des peines – amendes et emprisonnement – afférentes. L’étude de la surveillance de la librairie de 1814 à 1848 souligne les inflexions politiques d’un pouvoir monarchique hésitant entre liberté de la presse et censure inavouée.