Formalisme et réalisme dans la sculpture romane en France : les occupations des mois
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The corpus of sculpted Romanesque calendar in France which forms the object of the thesis constitutes 33 cycles, spread over 32 monuments. Each calendar receives an individual notice in which are exposed the principal problems of each, and where every scene is meticulously described and identified (volume II). The study of this corpus revolts around four points (volume I). The situation of the calendar in terms of space as much as time is grouped: the majority is implanted in a crescent spreading from lands region to burgundy and was carved between 1140-1160. In the building, the privileged position of the calendars (west facade, door way, exterior archcurves), which has helped to define a "modal architectural formula" has not been without impact on the role of theme in the church as a factor of order both spatial and in time. From the iconographical point of view, the double phenomenon of steadiness and variation has also helped to reveal a "modal iconographical formula", and mark a difference between obligatory themes and regional or individual variants. Last of all, the question is aborded as to the documentary value of sculpted calendars, works of art which were not conceived in order to capture a reality hitherto disappeared and whose aesthetic aspect must certainly be taken into consideration by the historian. The analysis of forms and themes leads to an observation of reality at the same time very fine and selective. This delicacy and selectivity within the sculptor art gives not only an undeniable documentary value to the image of material twelfth century civilization, but also a spiritual dimension. Realistic detail and at times extreme stylization, when combined at as a revealer to the expression of an ideal: fundamentally optimistic ideal of well-being.
Abstract FR:
Le corpus des calendriers sculptes romans en France qui fait l'objet de la thèse est constituée de 33 cycles, répartis dans 32 monuments. Chaque calendrier fait l'objet d'une notice ou sont exposes les principaux problèmes propres à chacun, et où chaque scène est décrite minutieusement et identifiée (volume II). L'étude de ce corpus (volume I) s'articule en quatre points et a conduit aux conclusions suivantes. La situation tant dans l'espace que dans le temps des calendriers est très groupée : la majeure partie est implantée dans un croissant allant des landes au bourgogne et a été sculptée entre 1140-1160. Dans le monument, la situation privilégiée des calendriers (façade ouest, porte principale, voussure extérieure), qui a permis de dégager une "formule type architecturale", n'est pas sans incidence sur le rôle du thème dans l'église comme facteur d'ordre à la fois spatial et temporel. Sur le plan iconographique, le double phénomène de fixité et de variation a également permis de mettre en évidence une "formule type iconographique", et de faire la part entre les thèmes obliges et les variantes régionales ou individuelles. Enfin, est abordée la question de la valeur documentaire des calendriers sculptes, des œuvres d'art qui n'ont pas été conçues pour rendre témoignage d'une réalité disparue, et dont la dimension esthétique doit absolument être prise en compte par l'historien. L'analyse des formes et des thèmes renvoie à une observation de la réalité à la fois très fine et très sélective. Cette finesse et cette sélectivité du sculpteur confèrent à l'image non seulement une valeur documentaire indéniable sur la civilisation matérielle du XIIe siècle, mais aussi une dimension spirituelle. Détail réaliste et stylisation parfois extrême, combines, servent de révélateur a l'expression d'un idéal : idéal fondamentalement optimiste du bien-être, d'un ordre social et religieux reposant sur un ordre économique et politique.