thesis

Le Cercle des Antiques : histoire de la collection d'antiques du sculpteur Auguste Rodin

Defense date:

Jan. 1, 2000

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Institution:

Paris 4

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Abstract FR:

Le sculpteur Auguste Rodin (1840-1917) rassembla entre 1895 et 1917 plus de 6000 œuvres d'art, qui, malgré la diversité de leurs origines, furent connues sous le nom de collection d'"antiques". Il s'agissait en majorité d'œuvres d'art grec, romain et égyptien, et, en moindre quantité d'Extrême-Orient, du Mexique précolombien, du Moyen-Orient, du moyen-âge, de la Renaissance ou de l'époque classique. Le 22 décembre 1916, le sculpteur fit don à l'état français de cette collection privée qui devint une collection publique gérée par le musée national Auguste Rodin mais demeura, de par la volonté de Rodin, liée à son œuvre pour la postérité. Cette collection d'artiste avait été construite, à la manière d'un musée de la sculpture comparée, au service de l'art de Rodin. L'œuvre du sculpteur était née avec constance de ces traditions puisées au fil des années dans le vaste réservoir de son musée imaginaire, et accumulées à la manière des pièces d'une collection. Pour l'artiste, le passage du virtuel au réel constitua un nouvel acte de création, encouragé par des conditions matérielles et culturelles propices à la construction de l'édifice. Rodin constitua une collection assez conformiste issue du marché de l'art de l'époque, dominée par la fragmentation du corps humain et tentée par l'archaïsme. Cette collection fut mise en scène par l'artiste dans ses différents lieux de création et de vie à l'identique de ses propres œuvres, auxquelles elle fut sans cesse confrontée. Elle fut un matériau d'étude, justifia l'œuvre de Rodin et lui servit d'écrin. La collection devint signe de la modernité d'un artiste qui annonçait déjà l'art du XXe siècle. Composée de nombreux fragments antiques, elle accompagna le sculpteur dans de nouvelles voies artistiques ou le beau et le fini n'étaient plus des valeurs absolues. Rodin se nourrissait des œuvres collectées avec une boulimie grandissante, et s'en servait dans son art comme d'une matière nouvelle fantasmatique ou réelle.