Abstract FR:

Cette thèse repose sur deux hypothèses : celle d'un faire et celle d'un regard liées aux manières qu'elles mettent en place. Une manière de faire peut-elle être capacité à voir, et réciproquement, une manière de voir être construction, fabrication de mondes ; et comment ? Une création être re-création? Penser l'espace de l'oeuvre comme fiction est également une manière de poser ces questions : manières de faire et manières de voir. Soit une manière de poser la fiction comme lieu d'un écart entre ce qu'elle est et les mondes qu'elle génère, entre l'instauration de mondes et leur réinstauration. Dire l'espace de l'oeuvre comme fiction, ce n'est pas dire l'oeuvre comme fiction avec l'idée qu'il y ait des oeuvres qui soient fictionnelles et d'autres qui ne le soient pas ; pour autant qu'elle puisse être traitée sous les espèces de duperie ou de la supercherie en regard des lieux communs de l'art, du simulacre, de l'imitation, de la copie, du détournement, de la citation, etc. , poser la question de la fiction revient à poser la question théorique de l'oeuvre, de genèse et de ses diverses modalités. La peinture ne peut-elle servir à autre chose que la peinture? Les choses ne sont pas données pour ce qu'elles sont. Tout fait sens : un mot pour un autre mot, un mot pour une image et vice versa, une image pour une autre image. Le même pour l'autre. Chaque image est susceptible d'être changée, modelée autrement, non point pour ce qu'elle veut dire une image ne saurait vouloir quoi que ce soit, mais pour ce qu'elle possède métaphoriquement. Littéralement, elle réfère un ensemble de faits et gestes aussi important pour son instauration et se réception. Vouée à la reconnaissance implicite de la flexibilité de la pensée et de la nature équivoque des sens qu'une pratique peut mettre en scène, la démarche entreprise ici procède de la tentative d'une continuelle redéfinition des intentions qu'elle partage avec la fiction ainsi qu'on peut apparenter cette dernière à un patchwork