La place d'autrui dans l'autoportrait photographique
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Several thematic exhibitions have showed the richness of the photographic self-portrait, without having managed to present the specific stakes of this practice in comparison with its pictural homologue. Beginning with the studio self-portrait in the XIXth century, two caracteristic forms of the photographic self-portrait can be set in a prominent position : the watermark self- portrait ; and the self-portrait by insinuation, corresponding respectively, one to the metonymy figure and the other to the synecdoche figure. Then, from the particular link between photography and death, the notion of duality allows to understand the progressive way to otherness, by the fact of identification. The arrival of others inside the image can be, at first, connected with this duality notion. Other types of presence are asserting themselves, which can be distinguished according to the place of the guest : approximatively set back or at the very first row. Radically different approaches, connected with various artistic forms and with the role of others as a spectator of the audience, must be then distinguished. It remained to come back to the matter of modality, classically defined in four terms (shadows, reflection, remote control shutter release, self-timer). The automatic shutter release, bound with automatic photo booth, can be admitted only in a limited perspective. After having considered several types of self-portraits which involve much more the presence of the other, in terms of collaboration or negotiation, it is possible to formulate the concept of sensorial shutter release. This one squares with a modality in which others are playing a more important part than a simple operator, by the fact of the interplay of glances. This situation repeats in a way the description made by jacques lacan in one of his fundamental texts about the mirror stage.
Abstract FR:
Plusieurs expositions a caractère thématique ont montré la richesse de l'autoportrait photographique, sans être pourtant parvenues à présenter les enjeux spécifiques de cette pratique par rapport à son homologue pictural. En partant de l'autoportrait de studio du XIXe siècle, deux formes caractéristiques de l'autoportrait photographique peuvent tout d'abord être mises en évidence : l'autoportrait en filigrane et l'autoportrait par insinuation correspondant l'une à la figure de la métonymie, l'autre à celle de la synecdoque. Puis, à partir du lien particulier de la photographie avec la mort, la notion de double permet de comprendre le passage progressif vers l'altérité, par le fait de l'identification. La venue d'autrui au sein de l'image peut être, en premier lieu, rattachée à cette notion de double. D'autres types de présences s'affirment, que l'on peut distinguer selon la place accordée à l'invité : sensiblement en retrait ou au tout premier rang. Des approches radicalement différentes, liées à diverses formes artistiques et au rôle d'autrui comme spectateur, doivent ensuite être distinguées. Restait à revenir sur la question des modalités, définies classiquement au nombre de quatre (ombre, reflet, déclencheur à distance et déclencheur à retardement). Le déclencheur automatique lié au photomaton, ne peut être admis que dans une optique restrictive. Après avoir considéré plusieurs types d'autoportraits qui engagent plus encore la présence de l'autre, en termes de collaboration ou de négociation, il est possible de formuler le concept de déclencheur sensoriel. Celui-ci correspond à une modalité dans laquelle autrui, par le jeu des regards, joue un rôle plus important qu'un simple operateur. Cette situation fait en quelque sorte écho à la description que fait Jacques Lacan dans l'un de ses textes fondamentaux sur le stade du miroir.